Vendanges 2017 "historiquement basses", 17% inférieure à l'an dernier
- Publié le 24-07-2017 à 12h09
- Mis à jour le 24-07-2017 à 12h11
Suite aux gels de printemps, la récolte française risque d’être de 17% inférieure à 2016.Les vendanges françaises devraient être lourdement pénalisées par les gels de printemps. "A 37,6 millions d’hectolitres, la récolte 2017 devrait être inférieure de 17 % à celle de 2016 et de 16 % à la moyenne des cinq dernières années", indique Agreste, le bureau des statistiques du ministère de l’Agriculture dans sa dernière parution. Cette récolte serait alors "historiquement basse et inférieure à celle de 1991, concernée elle aussi par un gel sévère", ajoute la publication.
"Trop tôt pour tirer des conclusions"
Tous les bassins viticoles ont été touchés par un gel sévère au printemps. Ceux du Sud-Ouest (Bordelais et Charentes notamment), d’Alsace et du Jura seraient les plus affectés. Des pertes dues à la grêle sont aussi à prévoir en Bourgogne-Beaujolais, Languedoc, Sud-Ouest et Sud-Est. Les vignobles du pourtour méditerranéen sont, eux, affectés par un autre phénomène, également lié à un aléa météo, la "coulure", soit la chute des fleurs ou des jeunes baies, suite à un incident au moment de la floraison et de la fécondation.
Pour tenter de dédramatiser, Philippe Faure-Brac, sommelier qui a remporté le concours de meilleur sommelier du monde en 1992, rappelle ce dicton de vigneron : "Août fait le raisin, septembre fait le vin". "Il est encore trop tôt pour tirer une conclusion sur la qualité du vin de cette année qui dépendra du climat jusqu’aux vendanges, et des conditions de récolte. Pour l’instant, les conditions climatiques ne sont pas mauvaises du tout, mais sur la quantité, ce sera économiquement très tendu, c’est sûr", dit-il. L’année 1991 fut un "mauvais cru", non seulement en raison du gel, mais aussi de "conditions de récoltes pas terribles".
Principal espoir de rééquilibrage, les systèmes de "réserves" pratiqués par certains vignobles comme le chablis ou le champagne, où une partie du vin est gardée d’une année sur l’autre sans être commercialisée, comme assurance. Ce qui permet de lisser l’incidence des aléas climatiques. "Comme 2016 était un grand millésime, cela permettra dans certaines régions de réguler les volumes et la qualité", a estimé M. Faure-Brac. Mais toutes les régions ne pratiquent pas ce système. Et les viticulteurs français sont loin d’être tous assurés contre le gel ou la grêle : seuls 25 % le sont.
Certaines propriétés qui ont "peu de stock", "peu de trésorerie", et qui ont déjà subi un gel ou de la grêle l’an passé vont être en situation "difficile", relève Bernard Farges, président du comité national des AOP/AOC.