33 millions € en plus pour nos CPAS !
L’appel des communes et des CPAS a été entendu. Maggie De Block assure 33 millions € supplémentaires… chaque année.
- Publié le 24-04-2014 à 20h58
- Mis à jour le 08-05-2014 à 17h17
Découvrez le tableau complet des allocations dans tous le royaume !
L’appel des communes et des CPAS a été entendu. Maggie De Block assure 33 millions € supplémentaires… chaque année Alors que d’aucuns dénoncent l’injustice de cette réforme des allocations d’insertion, une décision du conseil restreint des ministres a récemment acté le refinancement des CPAS à hauteur de 8,2 millions dans un premier temps; et de 33 millions de manière récurrente (annuellement), dès 2015 !
Pour rappel en effet, dans son accord du 1er décembre 2011 - signé par tous les partenaires de la majorité - le Gouvernement fédéral a prévu la limitation à trois ans des allocations d’insertion. Dès le 1er janvier 2015, une décision qui s’applique à l’ensemble des cohabitants "non privilégiés" et pour les chefs de ménages, isolés ou cohabitants "privilégiés" (lorsque le conjoint dispose de revenus de remplacement), de plus de 30 ans.
Conséquence inéluctable de cette réforme : des milliers de personnes, parmi les plus précarisées, devraient être exclues du chômage et émargeront dès lors au CPAS, financièrement dépendant des communes.
Depuis plusieurs mois déjà, des voix s’élèvent aux quatre coins du pays, au sein des conseils communaux et des CAPS. Les syndicats crient quant à eux au scandale et réclament la fin de "la chasse aux chômeurs" .
Sur proposition de Maggie De Block, Secrétaire d’État à l’Intégration sociale et à la Lutte contre la pauvreté, ce n’est pas la suppression de la réforme qui se met en place mais bien un refinancement qu’on n’attendait plus…
Dans un premier temps, c’est un budget spécifique de 8,2 millions d’euros pour les CPAS pour les années 2012, 2013 et 2014 qui sera débloqué. Si cette nouvelle était attendue (ou du moins promise), la vraie surprise du chef est cette décision d’augmenter de 5 % la part de l’intervention de l’État fédéral dans le Revenu minimum d’intégration à charge des CPAS. Sur proposition de la Secrétaire d’État, la décision fut donc prise par le conseil restreint des ministres…
Une solution durable ? Soyons clairs, cela n’enlève rien à la charge que devront assumer demain les CPAS mais cette manne financière providentielle (fédérale) y apporte clairement une réponse sonnante et trébuchante difficile à contester.
Reste à savoir bien sûr si les estimations budgétaires rencontreront la réalité de terrain et l’augmentation attendue des bénéficiaires du revenu d’intégration.
Précisons bien sûr que l’aide annoncée est récurrente puisque c’est bien la part de l’intervention de l’État qui est revue à la hausse; le pourcentage initial variant entre 50 % et 70 % selon les cas variera désormais de 55 % à 75 %.
Le nombre de bénéficiaires augmente... encore
Le SPP Intégration sociale publie aujourd’hui son rapport trimestriel sur la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
Tous les trois mois, le SPP Intégration sociale (SPP pour service public de programmation) publie un rapport sur base du travail des CPAS belges. Il présente aujourd’hui à Bruxelles les dernières statistiques disponibles.
Ce baromètre régulier de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale a déjà révélé de nombreux enseignements. Il se base sur les remboursements fédéraux aux CPAS et ne représente donc pas l’ensemble des aides fournies par les centres.
Ainsi depuis 2003, cet exercice révèle une augmentation du nombre de bénéficiaires au droit d’intégration sociale. De même concernant le revenu d’intégration sociale… et les autres aides octroyées par les CPAS.
Sur les huit premiers mois de 2013, par exemple, quelque 98.213 personnes bénéficiaient du revenu d’intégration sociale. Pratiquement 3.000 de plus que l’année précédente sur la même période.
Les jeunes (de 18 à 24 ans) y tiennent une place particulière, note le SPP : "Le nombre de jeunes bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale a en effet augmenté de 5,8 % en moyenne sur les huit premiers mois de 2013 contre 3,1 % pour l’ensemble des bénéficiaires."
Comme pour les autres catégories d’âge, le service remarque clairement un lien entre nombre de demandeurs d’emploi et nombre de bénéficiaires. Lors de la crise économique et financière, ce dernier a augmenté davantage. La crise n’explique toutefois pas tout, relativise le SPP dans son analyse des chiffres.
D’autres facteurs sont cités : la précarisation de groupes à risque (intérimaires, familles monoparentales…), l’exclusion de chômeurs, ou encore l’allongement du stage d’insertion professionnelle.
"Grâce à une politique efficace d’asile et de migration"
Benoît Drèze, Député fédéral CDH et entrepreneur social:
1. Cette nouvelle est positive mais qu’est-ce qui a permis de dégager ces montants selon vous ?
" C’est le résultat d’une politique efficace menée par Maggie De Block en matière d’Asile et de Migration. Comme elle le mentionne, il y a une diminution du nombre de demandeurs d’asile qui se dirigent vers les CPAS […] Il y a donc un excédent budgétaire qui peut être redirigé. "
2. Vous défendez la réforme des allocations…
" Pleinement. Cette réforme a été votée par le Gouvernement, nous l’assumons contrairement à d’autres partis qui disent avoir été obligés par les libéraux. Par contre nous estimons qu’il y a effectivement des effets pervers, pour les jeunes chercheurs d’emploi notamment ."
3. C’est dans cette optique que vous introduisez une motion à Liège lundi…
" Cette motion demande d’assouplir les conditions d’accès aux allocations mais demande surtout aux partenaires du prochain gouvernement régional, vu le transfert des nouvelles compétences en matière d’emploi, d’amplifier les politiques d’accompagnement. Permettre un suivi plus rapproché des demandeurs d’emploi est un des points positifs du transfert des compétences."
Le CDH de Liège réagit déjà
Alors que le PTB, Vega et Ecolo soumettaient au dernier conseil communal liégeois une motion réclamant la suppression de la réforme des allocations, c’est le PS local qui, taclant l’opposition, soumettait SA motion, réclamant une révision de la réforme… au "prochain" gouvernement !
Bien que le CDH soit ici partenaire de la majorité, ce sont bien les Humanistes liégeois qui, lundi prochain, interviendront dans cette optique, assumant quant à eux la réforme mais réclamant néanmoins quelques assouplissements comme le fait de prendre en compte les efforts de recherche d’emploi ou le fait de mieux valoriser les chômeurs qui réalisent des prestations à temps partiel ou intérimaires.