Tomorrowland, version Disneyland
Avec À la poursuite de demain , Disney nous fait comprendre que le futur, c’est aujourd’hui.
- Publié le 19-05-2015 à 22h46
Avec À la poursuite de demain , Disney nous fait comprendre que le futur, c’est aujourd’hui "J ’aime le parti pris que le futur n’est pas quelque chose d’inévitable, qu’on peut faire quelque chose pour influencer l’avenir, il suffit de s’impliquer , raconte George Clooney- -qui incarne un savant à la recherche d’un monde onirique où s’inventent toutes les technologies du futur - lors de la première du film Tomorrowland (À la poursuite de demain ou Projet T en titres francophones pour éviter toute confusion avec le festival du musique belge). C’est comme ça que j’ai été élevé dans les années 60."
Bienvenue donc à Tomorrowland, le pays de demain, un espace de progrès scientifique - avec des rues remplies d’inventions extraordinaires - où tout semble possible. Le fantasme de tout être humain, en somme.
Alors que le futur peut être "effrayant" comme le signale adroitement George Clooney en ouverture de cette pure science-fiction, Disney abonde plutôt d’optimisme avec cette prise de conscience collective que l’avenir est entre les mains de l’Homme. Aujourd’hui et maintenant. À la poursuite de demain poursuivant le monde imaginaire de Disney, comme Pirates des Caraïbes , La Maison hantée ou La Tour de la Terreur avant lui.
À savoir un prolongement cinématographique de l’une des sections de son parc à thème Disneyland, le fameux Discoveryland (appelé Tomorrowland aux USA) et son attraction favorite, Space Mountain. À la poursuite de demain en fait d’ailleurs un joli clin d’œil et embarque même le spectateur dans son monde imaginaire via une autre attraction célèbre du parc, It’s a Small World . "Cela ne sert à rien de comprendre, contente-toi de rêver", comme le rappelle si bien une réplique du film.
It’s a small world after all
En dehors de ses films d’animation, le studio aux grandes oreilles surfe ainsi sur ses attractions phares pour attirer le public jeune dans les salles.
Avec une vision du futur à l’ancienne, faite de naïveté à l’instar de la tradition des films de jeunesse des années 80 qui faisaient réfléchir les mômes sur le monde qui les entoure ( E.T. , Retour vers le futur , Chérie j’ai rétréci les gosses , etc.). "Ce que j’aime dans ce film, c’est qu’il vous rappelle que les jeunes gens ne naissent pas et ne vivent pas leur vie cynique ou en colère ou pleins de préjugés, nous leur apprenons toutes ces choses , remarque l’acteur de 54 ans, habitué des sciences-fictions depuis Solaris ou Gravity , lors d’une conférence de presse. L o rsque je regarde le monde d’aujourd’hui, je vois des signes très positifs de la part de la jeune génération, et j’ai l’impression que le monde va aller mieux." Vive la jeunesse !
Du Space Mountain cinématographique
Sous ses airs de fable écolo et futuriste pour enfants, Disney part à la poursuite de demain
RÉSUMÉ Casey, brillante adolescente et Frank, autrefois jeune inventeur de génie, partent à la recherche d’un monde mystérieux qui répond au nom de Tomorrowland. Un endroit onirique qui ne semble exister que dans leur mémoire. Leur mission ? Réparer le monde, le futur.
NOTRE AVIS "L’imagination vaut plus que le savoir" , pensait Einstein. C’est un peu le principe de ce film qui prône davantage la rêverie que le postulat scientifique. Et pour cause, À la poursuite de demain - film estampillé Disney oblige - s’adresse essentiellement aux enfants.
Après Mission : Impossible - le protocole fantôme , voici le deuxième film live de Brad Bird (auteur des films d’animation Indestructibles et Ratatouille ). Sa réalisation se veut donc virevoltante - avec un futur vu en flashback -, ingénieuse - avec des trouvailles comme ces AA (androïdes avancés) qui n’ont rien à voir avec des alcooliques anonymes même s’ils affichent un look de Terminator joyeux - voire très inspirée en voyageant dans ce monde de demain via un pin’s en forme de T.
Entre une virée dans un univers onirique, un humour spatio-temporel et un objet filmé à hauteur d’enfant, Tomorrowland montre donc que le futur fait toujours rêver. Mais marque aussi ses limites avec un scénario (cosigné par Damon Lindelof de la série Lost ) qui ne va étrangement pas au bout de ses idées.
Si certaines scènes rendent hommage à Jules Verne - l’un des pères des mondes de l’imaginaire moderne (vous ne verrez plus jamais la Tour Eiffel de la même façon) - ou à l’attraction Space Mountain de Disneyland, ce monde parallèle n’est pas aussi immersif qu’il ne le laissait présager. Frustrant.
Production Disney mystérieuse - car pas dans les habitudes du studio -, risquée - quand on voit le succès très mitigé de Tron : L’Héritage ou de Prince of Persia - et environnementale - une fable écologiste un peu trop donneuse de leçons -, Tomorrowland version cinéma paraît alors trop superflu et bisounours pour le monde (des adultes) de demain. P.-Y.P.
À la poursuite de demain, Science-fiction, Réalisé par Brad Bird, Avec George Clooney, Hugh Laurie, Britt Robertson, Durée 2 h 10.