#Délestage: on confirme, c’est le boxon
#plan de délestage. Le rapport d’Elia montre un déséquilibre inacceptable. Des corrections seront donc apportées. (12 septembre)
Ces deux phrases émanent de Catherine Fonck, la secrétaire d’Etat en charge de l’Energie et donc du plan de délestage qui doit gérer le pays, en cas de black-out électrique. Leur juxtaposition est cruelle pour celle qui porte le dossier mais tout autant pour Elia, le gestionnaire de réseau. Elle est surtout très inquiétante pour les consommateurs (entreprises, services à la collectivité, personnes privées, etc.) qui suivent ce dossier avec un effarement et une incompréhension croissants. D’autant que personne ne jurerait que nous sommes au dernier épisode de la saga.
Il faut d’abord rendre hommage à ceux qui jouent leur rôle d’expert indépendant. Si un professeur d’université n’avait pas fait son travail et communiqué au grand jour, jamais les défauts reconnus aujourd’hui dans les modalités d’application du plan de délestage n’auraient été identifiés. Il faut le saluer d’autant plus que depuis la publication de ces révélations dans Le Soir, ce ne sont pas les critiques et les intimidations qui ont manqué. Tout comme le mépris et l’agacement envers ceux qui tentaient simplement de comprendre.
Sur le fond, un problème majeur a émergé cette semaine : il touche à la qualité et à la fiabilité des relations entre le gestionnaire de réseau et les responsables ministériels. La secrétaire d’Etat s’est fait balader, son cabinet n’a rien vu, Elia a changé mille fois d’explication. A l’heure où nous écrivons, le plus inquiétant est que personne ne veut reconnaître et expliquer son erreur. On tentait encore vendredi de se cacher derrière des mots et des formulations.
L’habillage ne change rien à la réalité. Comment personne n’a-t-il rien vu de cette anomalie dans la répartition géographique ? Et au fait, personne n’a-t-il rien vu ? Comment a-t-on pu depuis une semaine aligner les discours incohérents sans arriver in fine à une explication transparente ? La secrétaire d’Etat aurait de quoi pleurer sur son sort : elle débarque dans la matière, elle s’est reposée entièrement sur les experts et c’est elle qui aujourd’hui doit porter le chapeau, mais c’est elle qui est en charge. Y a-t-il quelqu’un pour vérifier que l’ordre règne désormais, que chacun est à sa place et joue son rôle ? L’absence de mea culpa et d’unité de vues n’était pas, vendredi, de nature à rassurer.