Accueil Immo

Tradition, luxe et gastronomie au Moulin Hideux

Les logements haut de gamme attirent une clientèle étrangère et néerlandophone au fin fond des Ardennes. Luxe, nature et gastronomie se conjuguent parfaitement.

Journaliste au service Bruxelles Temps de lecture: 4 min

La route est sinueuse mais tout à fait charmante. Au fil des kilomètres, le Bruxellois se sentira de plus en plus perdu, sa radio captant de moins en moins. Et puis, il repérera d’abord le son de l’eau avant de découvrir ce moulin « hideux » dans l’entité de Noirefontaine. Perdu en pleine nature, le lieu invite à la détente, aux discussions intimes au coin du feu, aux promenades au lever du soleil pour découvrir un chevreuil broutant les jeunes pousses… Des images d’Epinal certes, mais qui ici deviennent réalité.

Le Moulin Hideux est aujourd’hui le seul établissement wallon labellisé Relais & Châteaux, étiquette de qualité qui permet d’attirer une clientèle très haut de gamme. En plus de la qualité du logis, elle pourra goûter à l’excellente table étoilée au Michelin de Julien Lahire.

Le Moulin Hideux, c’est avant tout une histoire de famille. En 1947, l’arrière-grand-père de Julien Lahire acquiert une ruine. « Le nom vient du wallon, explique le propriétaire. Dans notre zone, on ne comptait pas moins de 500 moulins, tous très jolis. Et en 1690, seuls deux sont restés en activité. Cela donnait phonétiquement l’hideux moulins mais en français, on ne peut pas dire que cela sonne bien. Nous avons donc modifié le nom pour en faire le Moulin Hideux qui n’en est pas moins joli ! »

La bâtisse principale servait de grenier et c’est celle-ci qui fut entièrement restaurée et améliorée pour en faire cet hôtel de charme. Les parents de Julien Lahire ont déjà exécuté une grande partie des travaux et obtenu une étoile au guide Michelin. Mais l’hiver dernier, le jeune propriétaire a encore modifié les lieux. « Nous devons être en permanence à la recherche de nouveauté et il est important d’améliorer le confort pour notre clientèle. La concurrence est rude et les établissements haut de gamme ont un besoin encore plus aigu de renouvellement. »

© D.R.
© D.R. - D.R.

Récemment, une extension a été construite et ajoutée au corps principal du moulin. Le chemin couvert mène vers une piscine chauffée, un sauna et un hammam. Julien Lahire aurait aimé faire encore plus mais la crise est tout de même passée par là. En plus du confort, il mise aussi sur les arguments de la protection de l’environnement. Lors de cette rénovation en profondeur, il a installé une chaudière à copeaux de bois pour éviter le mazout. Il est également particulièrement attentif à la gestion des eaux de pluie. « Nous voyons déjà que nous investissements sont payants. La faune revient progressivement. C’est également un élément du luxe qui parle à notre clientèle. Lorsque vous venez en pleine nature, vous avez envie de pouvoir l’observer. Cela nous permet de proposer un produit complet alliant le luxe du moulin et la nature riche de la vallée de la Semois. »

Un autre élément a aussi joué un rôle considérable sur la fréquentation de l’établissement : la table. Cela fait 60 ans que le Moulin Hideux affiche cette récompense qu’il n’est pas toujours aisé de conserver. « Mon père m’a dit que je pouvais reprendre les lieux mais il y avait tout de même une condition : que je fasse moi-même la cuisine, raconte Julien Lahire. Je ne m’étais jamais posé la question mais je suis parti en formation à Namur puis en France avant de terminer en Italie dans un trois étoiles. J’ai réellement découvert que j’aimais le métier dans tous ses aspects, même si l’hôtellerie reste un secteur très prenant. »

Dans un décor cosy, la clientèle néerlandophone mais aussi danoise, allemande, française ou encore anglaise, peut déguster une cuisine qui allie parfaitement les produits du terroir avec une touche d’inventivité et de modernité. La présentation, la saveur délicate et la fraîcheur des produits laissent une impression de plénitude qui complète agréablement la journée. « J’ai essayé d’attirer une clientèle plus jeune sans pour autant déstabiliser les touristes qui viennent traditionnellement au Moulin pour la période du gibier. Je crois que j’ai réussi, mais c’est une attention permanente. L’hôtel le mérite, tout comme la Région. » D’ailleurs, Julien Lahire a décidé d’investir dans un autre projet de restaurant et de donner des cours de cuisine pour des séjours à thème.

Avec les deux autres établissements 5 étoiles de Wallonie, le Moulin Hideux répond à cette demande plus exigeante en toute simplicité.

 

La Chine en ligne de mire

Journaliste au service Bruxelles Temps de lecture: 2 min

Pour la Wallonie, le tourisme haut de gamme s’écrit aussi en idéogrammes. Depuis que l’aéroport de Liège est relié directement à la Chine, Wallonie-Belgique Tourisme encourage les établissements wallons à se mettre à la mode chinoise. Une formation a même été conçue pour apprendre les petits trucs et astuces indispensables pour attirer cette clientèle de zappeurs pour qui tout doit aller vite, être dépaysant mais pas trop.

Une quarantaine de propriétaires d’hôtels, de restaurants, d’attractions touristiques y a participé et en septembre, ceux qui ont bien fait leurs devoirs recevront un label de qualité, élément indispensable pour vendre leur produit auprès des tour-opérateurs chinois.

Il est pour l’instant très complexe de trouver des chiffres de fréquentation car les attentats ont entraîné une suspension des vols durant quelques mois. Cependant, on note toute de même une hausse de 5,9 % de la fréquentation entre 2014 et 2015 en Wallonie.

Mais comment faire pour que le touriste chinois reste au moins une nuit dans nos contrées ? « Nous devons proposer des produits qui correspondent à leurs envies, explique Dominique Andrée, responsable du marché pour le WBT. Dinant, par exemple, est la ville qui leur plaît le plus car vous avez un château, un fleuve, la montagne et le village peut s’embrasser d’un seul regard. En plus, ils ont le saxo, instrument qu’ils adorent. Dinant a d’ailleurs fait une statue d’un panda jouant du saxophone et ils adorent se prendre en photo devant. Après, nous avons également des propositions de voyages thématiques pour les jeunes. Ils sont par exemple très friands de stages de foot. Quant à la nature, ils aiment bien mais elle ne doit pas être trop sauvage, sinon elle leur fait peur. »

Cette nouvelle clientèle a besoin de repères et les professionnels wallons doivent forcément s’adapter. Par exemple, pour le milieu hôtelier, il n’est pas nécessaire de proposer du grand luxe car cette clientèle ira plutôt dans les grandes villes comme Paris. Par contre, il est important d’avoir la climatisation ou une bouilloire dans la chambre. Des petites attentions qui comptent beaucoup.

Et pour ceux qui n’en sont pas à leur premier voyage en Europe et qui ont les moyens, le WBT mise sur le circuit de Spa-Francorchamps ou sur la gastronomie, avec des étoilés, de préférence. « L’important est de rester toujours à l’écoute de ce marché qui évolue très rapidement », conclut Dominique Andrée.

Le fil info

La Une Tous

Voir tout le Fil info

Postez le premier commentaire

Aussi en Immo

Voir plus d'articles
La UneLe fil infoCommentaires Partager

Le meilleur de l’actu

Inscrivez-vous aux newsletters

Je m'inscris

À la Une

Lesoir Immo Voir les articles de Lesoir Immo