Premier Châtelain sans alcool
Un dispositif policier important a été dépêché pour faire respecter l’interdiction de consommer de l’alcool sur l’espace public.
- Publié le 23-04-2014 à 21h18
- Mis à jour le 24-04-2014 à 11h50
Un mercredi comme un autre, hier, place du Châtelain, avec son marché hebdomadaire et sa foule nombreuse venue profiter d’un verre en terrasse par un beau soleil de fin d’après-midi ? Pas exactement…
Partout, sur les panneaux de signalisation, sur les devantures des cafés et des restaurants, fleurissent des affiches estampillées d’un verre de vin barré. Pour la première fois dans l’histoire festive de la place, il est interdit d’y consommer de l’alcool. Du moins en dehors des terrasses et des échoppes des maraîchers. Le bourgmestre en a décidé ainsi via un arrêté, d’application depuis hier.
Les forces policières ont été dépêchées en nombre pour le rappeler aux distraits qui n’auraient pas vu les écriteaux. "Aujourd’hui, on fait de la prévention", souffle un policier. "Il faut le temps que tout le monde s’habitue aux nouvelles règles. On commencera à verbaliser dans deux semaines."
À cette date, il en coûterait 110 € à quiconque se balade un verre à la main entre 17 h et 7 h du matin. La tranquillité des riverains est à ce prix.
"Il faut qu’à un moment donné, les riverains aient un peu la paix. D’année en année, la situation devient de plus en plus difficile à gérer. Il y a parfois plus de 1.000 fêtards sur la place, jusqu’à des heures très tardives. Nous ne souhaitons pas casser l’aspect fête qui est presque devenu historique mais trouver un équilibre avec les revendications des riverains", justifie le bourgmestre d’Ixelles, Willy Decourty (PS).
Les commerçants ont accepté, bon gré mal gré, ce nouvel arrêté. "Il est là et on doit faire avec. Mais la communication n’a pas été bonne. Il y a beaucoup de clients qui pensent en voyant le logo que l’alcool est interdit partout, y compris sur les terrasses", peste Abrar Ashiq, porte-parole de l’association des commerçants du Châtelain, qui craint de perdre des clients. "Mais l’interdiction part d’une bonne intention. Elle vise à empêcher certaines personnes de s’approvisionner directement dans les night-shops pour venir boire en rue", dit-il.
Du côté de la clientèle, on est bien plus tranché. "Un peu de nuisances une fois par semaine, ce n’est quand même pas la mer à boire. Si ces personnes n’aiment pas les quartiers animés, pourquoi elles ne déménagent pas ? Le rendez-vous va perdre tout son charme si on ne peut pas circuler un verre à la main", remarque un habitué.