Jean-François Cirelli, numéro 2 de GDF Suez, est débarqué

Isabelle Kocher le remplace comme directrice adjointe déléguée. Le Belge Dirk Beeuwsaert gérera la production européenne.

Chef du pôle Enquêtes Temps de lecture: 3 min

Sale temps pour les patrons des multinationales françaises. Après le remplacement de Proglio (EDF) sur ordre présidentiel, la « maladie grave » de Oursel (Areva) et le décès de Christophe de Margerie (Total), c’est au tour de Jean-François Cirelli, numéro 2 de GDF Suez, de voler par la fenêtre. Attention: pas d’amalgame, ces quatre départs ne sont pas liés. Mais en une semaine, cela commence à faire beaucoup.

Aux alentours de 17 heures, les administrateurs de GDF Suez, maison mère d’Electrabel, se réunissaient pour un conseil d’administration extraordinaire. Au menu : la nomination d’un nouveau directeur général délégué. Et, sans grande surprise, c’est Isabelle Kocher qui a été nommée. Cette jeune femme talentueuse (47 ans), mère de cinq enfants, était arrivée en tête de la shortlist des chasseurs de tête. Elle devient donc la numéro deux du groupe, succédant à Jean-François Cirelli.

En sachant que le mandat de l’actuel PDG Gérard Mestrallet arrive à échéance en mai 2016, Isabelle Kocher se profile comme la candidate idéale pour la succession. Elle se voit d’ailleurs attribuer le titre de COO dès le 12 novembre, et devient donc la chef opérationnelle de l’ensemble du groupe, ce qui lui donne autorité sur tous les directeurs adjoints de GDF Suez. « On a voulu renforcer le statut de numéro 2 » , entend-on en interne.

Mais le véritable intérêt de ce conseil d’administration était de savoir le rôle qu’allait se voir attribuer Jean-François Cirelli. Et la sentence est cruelle : cet ex-GDF (Mestrallet et Kocher viennent du « clan Suez ») qui lorgnait sur le siège de PDG est tout simplement débarqué, démis de ses fonctions à la tête de la branche énergie-Europe, qui gère les outils de production sur notre continent. Via communiqué, le groupe le « remercie pour le rôle clé qu’il a joué », sans un mot sur son avenir...

Un Belge de retour aux affaires

Isabelle Kocher a beau être décrite comme une femme «  très organisée » , elle ne pouvait pas assumer la direction de cette branche européenne en plus de ses nouvelles fonctions.

Et là, nouvelle surprise, c’est le belge Dirk Beeuwsaert qui revient aux affaires. Ancien patron de la production d’Electrabel, cet «  homme de machines et de centrales » était aujourd’hui l’un des conseillers du président Mestrallet. En quittant son poste de directeur de la branche énergie-International en septembre 2013 - il avait atteint l’âge des 65 ans - Mestrallet l’avait placé dans «  sa réserve de la république » , commente un observateur.

Le mois prochain, il lui faudra donc sortir de sa réserve et reprendre la direction d’une branche, européenne cette fois. Une branche dont font partie les réacteurs nucléaires belges... et leurs problèmes actuels.

Notons enfin que le choix de Beeuwsaert en étonne plus d’un. «  On a ramené un pensionné, faute de mieux » , nous glisse un interlocuteur. «  Il rend service temporairement, c’est un peu une période de transition » , dit un autre. Un partisan de la retraite à 67 ans ?

 

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