"A la télé ou en soirée, on n'embrasse pas une femme sans son consentement"

En direct lors du JT de la RTBF, Esmeralda Labye a été victime de gestes obscènes. La journaliste canadienne Megan Batchelor a vécu une expérience elle aussi dérangeante l'été passé. Elle témoigne.

Jacques Besnard
"A la télé ou en soirée, on n'embrasse pas une femme sans son consentement"
©Print Screen

"Oh mon dieu, mais c'est horrible." Quand on évoque les gestes obscènes (mime d'une position sexuelle, main sur la poitrine) dont a été victime la journaliste de la RTBF Esmeralda Labye lors d'un duplex à Cologne, Megan Batchelor se dit bien évidemment "choquée". Il faut dire que la journaliste de la chaîne CBC est bien placée pour se mettre à la place de sa consœur belge.

L'été passé, la Canadienne est en direct du festival de musique de Squamish Valley, en Colombie-Britannique, lorsqu'un jeune homme déboule par derrière, l'embrasse sur la joue en prenant un selfie, avant de repartir en courant. "Je ne l'ai pas vu venir, ça m'a fait peur, quand j'ai terminé mon direct, j'ai décidé d'aller voir la police et de porter plainte."

Du soutien mais aussi des critiques

La vidéo fait alors le tour des réseaux sociaux. La reporter reçoit de nombreux messages d'encouragement mais aussi des critiques sur la toile. "Il y a eu les deux. Certains ont dit que ma réaction avait été disproportionnée mais j'ai eu plus de réactions positives", assure-t-elle.

Sa plainte a au moins eu le don de réveiller le jeune homme de 17 ans qui a finalement présenté ses excuses auprès d'elle et a semble-t-il compris sa bêtise. "Il m'a dit que c'était une blague, il était plutôt embarrassé."

"C'est important d'en parler"

Après le mea-culpa de l'adolescent, Megan a abandonné ses poursuites mais reste persuadée qu'il est important d'en parler. Tout d'abord pour la crédibilité de son travail. "Pas seulement des femmes mais aussi des hommes. Beaucoup de gens font des bêtises devant la caméra. Je voulais déjà montrer que mon travail était important pour moi et que ce genre de comportement en affecte la qualité."

La Canadienne voulait surtout dénoncer les cas de harcèlements sexuels et notamment auprès des plus jeunes. "Ca arrive souvent et c'est important d'en parler. C'est un exemple. Tout le monde doit comprendre qu'on n'embrasse pas une fille sans son consentement que ce soit devant une caméra, dans une soirée, ou ailleurs."

Cette histoire rappelle également la mésaventure d'une autre journaliste canadienne Shauna Hunt, qui avait été victime d'une insulte à caractère sexuelle à la sortie d'un stade de football.

La jeune femme avait alors eu le cran d'interviewer le groupe d'hommes qui avaient asséné les injures.

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