Manuel Valls dévoile son plan d'économies de 50 milliards d'€
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi le gel des prestations sociales "jusqu'en octobre 2015", détaillant pour la première fois l'ensemble des 50 milliards d'économies dans la dépense publique prévues de 2015 à 2017.
- Publié le 16-04-2014 à 14h30
- Mis à jour le 16-04-2014 à 19h56
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi le gel des prestations sociales "jusqu'en octobre 2015", détaillant pour la première fois l'ensemble des 50 milliards d'économies dans la dépense publique prévues de 2015 à 2017.
"Il n'est pas question évidemment de diminuer le montant des prestations sociales mais, dans le contexte exceptionnel qui est le nôtre, elles ne seront pas revalorisées jusqu'en octobre 2015", a-t-il annoncé, entouré de Michel Sapin (Finances), Christian Eckert (Budget), Marisol Touraine (Affaires sociales) et Marylise Lebranchu (Fonction publique).
"Cette stabilité concernera les pensions du régime de retraite de base" pour 1,3 milliard d'euros ainsi que "les retraites complémentaires qui relèvent des partenaires sociaux" pour 2 milliards d'euros, a-t-il précisé à l'issue du Conseil des ministres dans une intervention au format exceptionnel.
En revanche, tous les minima sociaux (RSA, ASS, Allocation Adulte handicapé) "continueront d'augmenter au rythme de l'inflation".
De la même manière, a poursuivi le chef du gouvernement, "ces mesures temporaires épargneront les retraités dont les pensions sont les plus modestes puisque le minimum vieillesse continuera, lui, d'être revalorisé".
Quant aux "engagements de revalorisation exceptionnelle décidés dans le plan pauvreté de janvier 2013 pour le RSA, le complément familial et l'allocation de soutien familial", ils sont, selon lui, "décalés d'une année".
D'une manière plus générale, Manuel Valls a confirmé les grandes lignes de la ventilation des 50 milliards d'économies, à savoir 18 milliards pour l'Etat, 11 milliards pour les collectivités territoriales et 21 pour la protection sociale.
Le Premier ministre a assuré aussi que le gouvernement "maintiendrait les créations de (60.000, NDLR) postes dans l'Education nationale" au nom de la "priorité donnée à la jeunesse" par François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012.
Il a par ailleurs indiqué que le "programme de stabilité" des finances publiques, qui devra refléter les économies budgétaires et le retour au 3% de déficit public en 2015, serait examiné le 23 avril en Conseil des ministres, puis soumis au vote de l'Assemblée nationale le 30 avril avant sa communication à Bruxelles.
La France, a-t-il assuré, alors que le gouvernement avait semblé envisager un report de l'objectif des 3%, "tiendra ses engagements", "bases de (sa) crédibilité, de la confiance et de notre souveraineté".
M. Valls a toutefois exclu toute remise en cause du "modèle social" et notamment du Smic, comme le proposait le président du Medef Pierre Gattaz pour les jeunes. "Je le dis avec force", a insisté Manuel Valls.
Découvrez les premières réactions sur Twitter
Pour Christian Paul, un député PS proche de Martine Aubry, les mesures annoncées par Valls sont "inacceptables en l'état, le fond et la forme".
#directAN Le groupe socialiste a découvert dans un silence total les annonces du gouvernement. Inacceptables en l'état. Le fond et la forme.
— Christian Paul (@christianpaul58) April 16, 2014
Michel Pouzol, un député PS de l'Essonne s'est quant à lui étonné des méthodes de Manuel Valls.
Méthode surprenante, les députés socialistes découvrent en réunion de groupe via la télévision les décisions du gouvernement #DirectAN
— Michel Pouzol (@MichelPouzol) April 16, 2014 Jean-Luc Mélenchon, le co-président du Front de Gauche s'en prend tout autant à Valls qu'à la commission européenne.
#Valls fait l'huissier de la Commission européenne. La Commission a dit : "Vous paierez". Valls commence la saisie. #DirectPM #Austérité #UE
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 16, 2014
En ce qui concerne la droite, l'ancienne ministre du Budget, Valérie Pécresse, pointe notamment l'absence de réformes structurelles dans le discours du Premier ministre.
Comment croire que Manuel Valls pourra tenir ses engagements sans vraies réformes structurelles permettant de dépenser moins?
— Valérie Pécresse (@vpecresse) April 16, 2014