Abattage rituel: gare à l’instrumentalisation
Or c’est tout l’inverse qui est en train de se dérouler avec, en prime – nous sommes en Belgique –, la cacophonie née de l’absence de coordination entre les Régions. Le politique, dans l’instant, a tout faux. La méthode utilisée pour gérer le problème n’est pas la bonne, le timing n’est pas le bon – on lance ce débat à quelques semaines de la fête de l’Aïd alors qu’il est impossible d’organiser des alternatives et de consulter les parties concernées. Mais, de plus, les motifs qui guident certaines déclarations ne sont, eux non plus, pas les bons. Ainsi, par exemple, comment interpréter autrement qu’électoralement – la chasse aux voix du Vlaams Belang – la surenchère dans les déclarations de Ben Weyts, ministre flamand (N-VA) du Bien-être animal, qui dit sa volonté d’interdire partout en Belgique l’abattage rituel sans étourdissement ? N’a-t-on vraiment rien compris ? Pourquoi, à quelques semaines d’une échéance, se payer un petit coup de marketing électoral sur une matière sensible – quasi explosive désormais – plutôt que de travailler à temps et heure, dans la sérénité, sur le fond, à l’élaboration d’une solution qui tienne compte de toutes les complexités, sans risquer de tomber dans le piège de la schizophrénie et de mettre de l’huile sur un feu religieux qui n’en demande pas tant ?