Adnan Januzaj, a belgian star is born
Il est né le 5 février 1995. Dix ans, jour pour jour, après Cristiano Ronaldo. Et si ce n’était pas un hasard ? Adnan Januzaj a choisi l’équipe nationale belge pour la suite de sa carrière. Révélation du début de saison à Manchester United, le Belgo-Albanais de 19 ans semble à l’aube d’une très belle carrière. Portrait.
- Publié le 23-04-2014 à 21h44
- Mis à jour le 24-04-2014 à 11h54
Il est né le 5 février 1995. Dix ans, jour pour jour, après Cristiano Ronaldo. Et si ce n’était pas un hasard ? Adnan Januzaj a choisi l’équipe nationale belge pour la suite de sa carrière. Révélation du début de saison à Manchester United, le Belgo-Albanais de 19 ans semble à l’aube d’une très belle carrière. Comment Januzaj est-il parvenu à si vite faire son trou dans l’un des plus grands clubs du monde ? Pourquoi avait-il quitté Anderlecht ? De Bruxelles à Manchester, nous avons mené l’enquête…Le Stadium of Lights a rarement aussi bien porté son nom que cet après-midi du 5 octobre 2013. Tant il a été illuminé par le talent d’un jeune joueur qui s’est révélé aux yeux de toute l’Angleterre. Les rayures rouges des joueurs de Sunderland semblaient pourtant avoir repris des couleurs : l’équipe locale, à la traîne cette saison, mène à l’heure de jeu 1-0 contre le champion en titre. Jusqu’à ce qu’un joueur renverse le cours du match à lui seul. Ce joueur n’a que 18 ans. Il s’appelle Adnan Januzaj. Il est belge et inscrit un doublé pour sa première titularisation en Premier League. Même des légendes du club comme Ronaldo, Giggs et Rooney n’avaient pas été aussi précoces sous le maillot des Red Devils.
Cette prestation ne tarde pas à déclencher un raz-de-marée médiatique. "Januzaj, c’est la classe mondiale", s’extasie le soir même Peter Schmeichel, autre icône de ManU, sur le plateau de l’incontournable émission Match of The Day. Son présentateur Gary Lineker ironise : "Quelle classe ! Mais à cette heure-ci (22h30), il ne devrait pas déjà être au lit à son âge ?"
Ce moment de gloire, Januzaj l’a attendu avec une patience qui devrait servir d’exemple à la plupart des starlettes de sa génération. Débarqué à Manchester en provenance d’Anderlecht durant l’été 2011, il a toujours su ce qu’il voulait, sans jamais le dire trop fort. La saison dernière, il a ébloui le championnat des équipes Espoirs de Premier League, dont il a été élu meilleur joueur. Ce qui lui a valu, dès cet été, une place fixe dans le groupe seniors. Il grignote tout ce qu’on lui donne et son appétit grandit. Il marque lors de la tournée asiatique de juillet. Face à une équipe de pseudo-stars thaïlandaises, d’accord. Mais un premier but pour Manchester, ça ne s’oublie pas. En août, il fait ses débuts officiels lors du Community Shield. Le mois suivant, il fait ses débuts en Premier League. À chaque fois, il éblouit.
Le PSG voulait faire le forcing pour le faire venir en janvier
Les mauvaises langues font vite le rapprochement avec un certain Federico Macheda. Qui ? Aujourd’hui, plus personne ne se souvient de ce joueur italien qui avait vécu un conte de fées en 2009 sous le maillot d’United. À 17 ans, il avait marqué deux buts lors de ses deux premiers matches. C’était une illusion : Macheda a très vite disparu de la circulation. Encore sous contrat à ManU, il est aujourd’hui en prêt à Doncaster.
Januzaj pourrait-il, lui aussi, être un feu de paille ? À en croire ceux qui le côtoient, c’est presque impossible : le diamant ne cessera pas de briller du jour au lendemain. "Jouer en Premier League à un si jeune âge, ça vous met une fameuse pression sur les épaules. Adnan a donc deux fois plus de mérite de réussir de la sorte", observe son équipier Phil Jones, international anglais. "Il est vif, habile des deux pieds il a le bon état d’esprit. Il reste calme et ne se préoccupe que du football. S’il continue comme ça, il deviendra une vraie star."
Un avis partagé par Ryan Giggs, qui avait fait ses débuts dans le club à 18 ans, en… 1991, et qui a pris Januzaj sous son aile. "Adnan a énormément de talent. S’il reste patient, il jouera très souvent cette saison."
Le fan numéro un de Januzaj, c’était David Moyes, son désormais ex-entraîneur. Alex Ferguson disait de lui qu’il était "un joueur complet promis à un bel avenir". Moyes allait bien plus loin : "Je ne peux le comparer qu’avec les joueurs que j’ai entraînés durant ma carrière. Mais j’ai quand même eu des talents comme Wayne Rooney sous mes ordres. Pour moi, Adnan fait partie de la même catégorie et je lui ai dit ! Il a une palette très large et un talent simplement exceptionnel. Rien ne peut se mettre en travers de sa route. Il reste aussi très humble, il n’a pas de réel ego. Jamais je n’avais rencontré un garçon avec un tel sang-froid."
Il y aurait pourtant de quoi perdre un peu la tête. À cause de l’engouement des supporters, de la presse mais aussi à cause des autres clubs qui, tel des courtiers de la City de Londres, bavent à l’idée de faire la bonne affaire. En début de saison, Januzaj avait un contrat qui expirait en juin 2014, ce qui faisait de lui une cible intéressante pour les grands d’Europe, qui ont tous pris leurs renseignements. Le PSG était même prêt à faire le forcing pour l’acheter en janvier. Mais United était déterminé à ne pas laisser filer son joyau. Ses dirigeants ne voulaient surtout pas que l’histoire se répète : la saison dernière, ils avaient laissé filer Paul Pogba dans un contexte similaire et le jeune Français est devenu l’une des révélations européennes avec la Juventus. Conserver Januzaj était d’autant plus important que malgré la taille de leur noyau, les Red Devils n’ont pas beaucoup de vrais créatifs. Van Persie et Rooney sont des attaquants, pas des meneurs de jeu. Dans l’entrejeu, Fellaini n’a pas le profil d’un numéro dix et Kagawa n’en a pas l’étoffe.