Le 11h02: «Saut d’index, prépensions… nouvelles turbulences sociales en vue»

En Belgique, l’évolution des salaires est liée à celle du coût de la vie. Quand l’indice des prix à la consommation dépasse un seuil, les salaires augmentent. Mais les rémunérations en Belgique ayant augmenté plus vite que dans les pays voisins, le gouvernement a décidé de bloquer l’indice et donc de geler les indexations. David Coppi a répondu à vos questions alors que le gouvernement annonçait avoir approuvé le texte.

Concrètement, c’est quoi le saut d’index ?

Il s’agit d’une mesure qui faisait partie de l’accord de gouvernement. Il a donc été approuvé par le MR, le CD&V, la NVA, et l’open VLD. L’index consiste en une augmentation des salaires des fonctionnaires, des travailleurs et des allocataires sociaux sur l’augmentation du coût de la vie. C’est de cette indexation que le gouvernement a décidé de se passer pour effectuer des économies.

Pour quand est-il prévu ?

Normalement ce saut devait intervenir dès que l’indexation devait avoir lieu. Mais étant donné l’évolution de l’inflation, négative, il n’y avait pas d’indexation prévue cette année. En conséquence, il n’y aura pas de saut d’index non plus. Le saut d’index arrivera donc en 2016. En revanche, la décision du gouvernement est prise.

Combien rapportera la réforme ?

Selon les estimations du gouvernement, la mesure rapportera 2.5 milliards au fédéral. L’idée maîtresse du gouvernement est que le saut d’index participera aussi à améliorer la compétitivité des entreprises. D’un autre côté le gouvernement affirme qu’une série de mesures seront prises pour compenser les répercussions sur les travailleurs.

Le saut d’index des loyers arriverait sur la table ?

Saut d’index des loyers est demandé par le CD&V avec une volonté syndicale. Mais certains partis, comme la NVA et le MR s’y opposent. Les discussions sont encore en cours. Il est vraisemblable qu’on s’en tienne au saut d’index stricto sensu. D’autant que les loyers deviennent une compétence régionale.

Comment la mesure est-elle prise par les syndicats ? Est-ce une déclaration de guerre ?

La mobilisation contre la mesure était écrite. Cela s’inscrit dans un cadre de réformes très axées à droite et vues comme antisociale. Les syndicats vont d’ailleurs saisir le conseil d’État contre la réforme des préretraites. Nous sommes dans une nouvelle séquence de contestation sociale. Il est probable que les tensions vont se renforcer. Les antagonismes sont forts. Et appelés à augmenter.