Lettre ouverte de policiers musulmans à Jan Jambon: "Non Monsieur le ministre, on n’a pas dansé le 22 mars"

L'un des auteurs de la missive a confié qu'il est "difficile d'être musulman au sein de la police car on remet systématiquement votre loyauté en question, surtout depuis les attentats de Paris et de Bruxelles" .

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Lettre ouverte de policiers musulmans à Jan Jambon: "Non Monsieur le ministre, on n’a pas dansé le 22 mars"
©Photos News

Jan Jambon avait déclaré que beaucoup de musulmans "ont dansé" après les attentats du 22 mars, à Bruxelles.

Une sortie du ministre de l'Intérieur qui n'a pas manqué de susciter la polémique, avant que celui-ci reconnaisse que "l'utilisation des mots aurait pu être meilleure". Des policiers de culture arabo-musulmane en service au sein de la police fédérale ont cependant décidé de lui adresser une lettre ouverte.

L'un des auteurs de la missive a confié à la RTBF qu'il est "difficile d'être musulman au sein de la police car on remet systématiquement votre loyauté en question, surtout depuis les attentats de Paris et de Bruxelles. Pourtant, nous sommes en première ligne et notre approche de la problématique du radicalisme devrait être sollicitée. Or, ce n'est pas souvent le cas."

Cet homme estime qu'il compte parmi 250 collègues allochtones, et il précise la nature de leur engagement professionnel dans cette lettre ouverte: "Je fais partie de ces centaines d’allochtones qui ont fait le choix de servir leur patrie au sein des services de police. Depuis plus de vingt ans, nous tentons de démontrer par notre engagement total que l’intégration est une réalité crédible. Cela nous a pris des années pour faire tomber les barrières autant chez des Belgo-Belges que dans nos communautés d’origine. Pour nous, vos propos tenus dans la presse ne traduisent pas du tout la réalité du terrain. Malheureusement ceux-ci n’ont pas le seul mérite d’être faux. Ils nous discréditent au regard d’une partie de la population, voire même de notre hiérarchie. Non Monsieur le ministre, on n’a pas dansé le 22 mars, on a pleuré nos morts, nos mutilés et certains d’entre nous les pleurent encore."

Pour pouvoir faire entendre leur voix, les policiers allochtones ont décidé de se constituer en ASBL, dénommée Sun Cops (les policiers du soleil), avec l'objectif clair de détricoter les amalgames au sein de la police fédérale.

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