Une seule cheffe prête à partir: Marine Le Pen
Avec deux tiers des voix seulement, Nicolas Sarkozy s’empare à nouveau de l’UMP. Mais rien ne garantit qu’il prend une option sur la prochaine candidature présidentielle. Au contraire. Son score trop peu élevé ne lui suffira pas pour imposer son autorité. La guerre des chefs va repartir de plus belle jusqu’à la primaire. Elle sévira d’ailleurs jusqu’au centre, où les deux hommes qui se disputent la chapelle (François Bayrou et Jean-Christophe Lagarde) se laisseront guider par leur stratégie personnelle avant de décider de participer ou non à la course éliminatoire.
A gauche, François Hollande n’est pas en meilleure posture. Dans son propre camp, qui voit encore en ce Président si affaibli le candidat naturel de son camp ? Le chef de l’Etat a beau dire qu’il ne se représentera pas si le chômage ne baisse pas. S’il fait cette promesse, c’est qu’il croit dur comme fer à un retournement de conjoncture en 2016. Mais de Manuel Valls, qui tôt ou tard le quittera, à Arnaud Montebourg, qui a déjà pris le maquis, en passant par – qui sait ? – l’insondable Martine Aubry, ils sont nombreux ceux qui pourraient lui disputer le leadership.
Puissent des primaires, à gauche comme à droite, être organisées le plus vite possible pour que l’insupportable question du dossard soit enfin évacuée. Les deux partis de gouvernement sont partis pour s’épuiser pendant deux ans avec une guerre d’ego sans merci. Rien ne sera fait sans arrière-pensées. A droite, sans même parler des règles du jeu de la primaire, ce sera la composition du parti, ses dirigeants et sa charte programmatique qui seront jaugés à l’aune du poids de chacun des présidentiables. A gauche, les futures réformes, leur succès ou leur échec, donneront à chacun l’occasion de se positionner.
Pendant ce temps, qui se félicite que ses idées aient envahi le débat public ? Qui défie déjà Sarkozy et Hollande, accusés d’avoir « tout raté », comme si elle avait déjà désigné ses adversaires ? « Il ne fait plus aucun doute que nous serons au deuxième tour », se gargarise-t-elle déjà. Pendant que ses adversaires vont à peine commencer de s’étriper sur le pilote, Marine Le Pen se félicite d’en être déjà au dernier arrêt au stand.