Anderlecht, Standard, Charleroi: 3 questions sur la nouvelle saison de D1A
Philippe Albert préface la saison qui débute ce vendredi soir à Anvers avec Antwerp-Anderlecht.
1
Anderlecht va-t-il écraser le championnat ?
Une chose paraît claire : les Mauves sont plus forts que la saison passée. Pour plusieurs raisons. D’abord, cela fait maintenant un an que les joueurs travaillent avec René Weiler. Ils connaissent sa méthode de travail. Ensuite, ils n’ont perdu que Youri Tielemans, tout en récupérant Matz Sels, Sven Kums, Pieter Gerkens et Henry Onyekuru.
Ils sont allés chercher des joueurs qui ne connaîtront aucun problème d’adaptation. Je ne vois donc pas ce qui pourrait leur arriver. Quant à Nicolae Stanciu, il ne pourra pas faire pire que la saison passée, même s’il a réalisé quelques belles prestations. On a vite oublié qu’il n’avait pas eu de vacances et qu’il avait une pression énorme sur les épaules. De plus, il venait de Roumanie, un championnat plus faible. Il faut toujours un temps d’adaptation. Même Pär Zetterberg avait dû être loué à Charleroi pour éclater. Cette année, il a eu une vraie préparation. Il fait preuve d’une mentalité exemplaire, ne faisant aucune déclaration quand il est écarté. Et puis, avec le championnat, la Ligue des champions et la Coupe, il va falloir faire tourner.
2
Le Standard peut-il retrouver son lustre d’antan ?
Actuellement, je trouve que l’équipe tient à la route. S’ils arrivent à conserver Orlando Sa et Ishak Belfodil, les Liégeois peuvent lutter pour les places européennes. Matthieu Dossevi ne peut pas être plus mauvais qu’il ne l’a été la saison passée et la direction a effectué des transferts intelligents en prenant des gens qui connaissent la maison, qui vont inculquer l’esprit aux autres et qui ne connaîtront pas de problèmes d’adaptation. Les Liégeois sortent de deux saisons cauchemardesques mais personne ne veut croire à une troisième année sans PO1… comme personne à Anderlecht ne croyait à une troisième saison sans titre. Quant à Sa Pinto, difficile à dire si c’est le bon choix ou pas. Lui n’a rien à perdre : si ça marche, il sera porté aux nues et si pas, on pourra toujours dire que l’on reste dans la continuité des deux dernières campagnes.
3
Charleroi peut-il croire au miracle permanent ?
Ce n’est pas un miracle. Charleroi travaille différemment et la méthode fonctionne. Felice Mazzù inculque des valeurs à ses joueurs, l’équipe est bien organisée et s’il parvient à régler le problème offensif, les Zèbres seront candidats au top-6. Comme la concurrence se renforce, ce sera peut-être difficile d’encore atteindre les PO1, d’autant plus que les supporters en veulent toujours plus, mais Mazzù a ce charisme extraordinaire qui permet d’y croire. Je n’ai encore jamais entendu un joueur émettre une critique sur ses méthodes ou sur l’homme. C’est rarissime et le signe de la reconnaissance ! Avec dix ans de moins, il aurait fait une tout autre carrière. Il n’est peut-être pas trop tard pour viser plus haut mais il ne doit plus tergiverser trop longtemps.
On peut reprocher à Charleroi un manque d’ambitions mais je trouve que tant que sa politique marche, il ne doit pas en changer. De plus, il faut rester les pieds sur terre : le Sporting ne tutoie pas encore Gand, Anderlecht, Bruges, Genk ou Ostende. Mehdi Bayat est un homme intelligent : s’il fait de la Coupe son objectif prioritaire, c’est parce qu’il sait que ça va être compliqué en championnat.
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