Cycliste tué par un tram: sa famille veut porter plainte
Le conducteur de la Stib nous a assuré qu’il n’avait pas fumé de cannabis ni avant de prendre son service ni pendant. Découvrez les derniers détails de l'affaire.
- Publié le 22-11-2014 à 23h49
- Mis à jour le 23-11-2014 à 08h44
Le conducteur de la Stib nous a assuré qu’il n’avait pas fumé de cannabis ni avant de prendre son service ni pendant… Lieven Van Keer, 55 ans, est le cycliste - un infirmier - qui a été tué mercredi passé par un tram de la Stib dont le conducteur a été contrôlé positif au cannabis. Il a fallu plus d’une demi-heure aux secours pour parvenir à le réanimer sur place mais Lieven Van Keer a malheureusement succombé à ses blessures dans le courant de la nuit. Il souffrait non seulement de gravissimes fractures - crâne, nuque et dos - mais également d’un éclatement des poumons et d’une hémorragie cérébrale.
Rencontrée hier, la famille de la victime, encore sous le choc, confie ne pas pouvoir croire que le cannabis n’a eu aucune influence dans le drame. Elle annonce en conséquence son intention de déposer plainte contre X parce qu’elle ne croit pas non plus au scénario de l’accident tel qu’avancé depuis vendredi et encore confirmé hier par le conducteur du tram. A savoir que Lieven Van Keer a été projeté par-dessus le guidon de son vélo contre la partie latérale du pare-brise du tram en tentant d’effectuer un freinage d’urgence lorsqu’il a aperçu in extremis le danger.
"On pense que la Stib ne dit pas la vérité. Qu’ils ont quelque chose à cacher. On nous rapporte qu’il y a peut-être un souci à cet endroit au niveau des feux de signalisation. Que, lorsque le feu deviendrait rouge pour les autos, le feu deviendrait vert pour les trams et les cyclistes en même temps. Il y a d’ailleurs justement là un feu spécifique pour les vélos. La Stib utilise la tactique du parapluie. Pourquoi avoir licencié immédiatement son conducteur au sinon ?", s’interroge l’une des trois sœurs de la victime, Mireille Van Keer.
Et de préciser : "Cela faisait déjà dix ans que notre frère empruntait cette route pour se rendre à son travail. Il portait toujours son casque. Il avait peur sur la route. Il nous disait que circuler à Bruxelles, c’était beaucoup plus dangereux qu’à Alost d’où on est originaire et qu’il fallait donc faire très attention. Avant de traverser, il regardait toujours par deux fois. Jamais, au grand jamais, il n’aurait osé traverser, surtout à vélo, quand il ne pouvait pas…"
Questionné - avec insistance - sur sa consommation de cannabis ce jour-là, le conducteur du tram nous a quant à lui assuré qu’il n’avait "pas fumé de cannabis ni avant de prendre son service ni pendant". Il n’a - pour rappel - pas été inculpé d’homicide involontaire par le juge d’instruction en charge de l’affaire. Lequel a estimé qu’il n’avait pas commis la moindre faute de conduite et que, cannabis ou pas, l’accident n’aurait pu être évité.
Il faut à cet égard savoir que, s’il ne sera pas jugé en correctionnelle, le conducteur du tram le sera devant un tribunal de police où il risque d’écoper d’un mois à cinq ans de déchéance du droit de conduire et de 1.200 à 12.000 € d’amende.
Si et seulement si les analyses - le conducteur du tram dit n’avoir connaissance pour l’heure que du résultat de son test salivaire… - prouvent que son taux de THC était supérieur au seuil de tolérance fixé par nos autorités : un nanogramme par millilitre de sang.
Dans le cas contraire, le conducteur du tram n’aura réellement commis aucune infraction aux yeux de la loi - le tram ayant toujours priorité - et ne sera donc pas condamné, lui qui est déjà en cours de licenciement à la Stib.