Le Belge reste frileux pour entreprendre
73 % des Belges ont une attitude positive vis-à-vis de l’entrepreneuriat.
- Publié le 22-11-2014 à 22h37
- Mis à jour le 23-11-2014 à 08h40
73 % des Belges ont une attitude positive vis-à-vis de l’entrepreneuriat. L’étude Amway sur l’entrepreneuriat dans le monde et en Belgique a dévoilé une amélioration de l’image de l’auto-entrepreneur dans nos régions.
En effet, 83 % des Belges de moins de 35 ans ont une attitude positive vis-à-vis de l’entrepreneuriat. Et près d’un Belge sur trois imagine pouvoir lancer sa propre entreprise.
Mais ça, ce ne sont que les intentions potentielles. Dans la réalité, la concrétisation est parfois plus délicate. "La Belgique est dans la moyenne en ce qui concerne le potentiel entrepreneurial. Mais une autre étude montre qu’on est un peu à la traîne pour le passage à l’acte. L’image s’est quand même améliorée. On ne voit plus, en Belgique, l’entrepreneur comme quelqu’un de vénal, tout le temps attirés par ses rentrées", explique Bernard Surlemont, professeur d’entrepreneuriat à HEC Liège.
D’après notre expert, ce qui freine les Belges à se lancer réside en trois facteurs majeurs. "Tout d’abord, il y a l’idée du poids administratif. Les gens pensent qu’ils vont crouler sous la paperasse. Ça les repousse. En plus, il y a une véritable absence de souplesse dans les statuts. Il n’y a pas de statut intermédiaire pour passer du statut employé à indépendant. Les gens ne se sentent donc pas forcément rassurés. Et le dernier point, c’est le chômage garanti, ce qui est une bonne chose, même s’il est en train de disparaître. Car dans beaucoup de pays, on remarque un entrepreneuriat de nécessité, alors qu’ici, c’est assez faible."
Le nouveau gouvernement de droite devrait donc être un facteur pour encourager les Belges à entreprendre mais il semblerait selon notre expert qu’il n’en est presque rien.
Bernard Surlemont avoue n’avoir jeté qu’un coup d’œil à l’accord gouvernemental. Mais il n’a rien vu pour encourager les entrepreneurs. "Le système belge est bon. On est un peu un pays de cocagne. Il y a plein d’aides. Il faudrait juste simplifier l’administration et favoriser les jeunes entreprises belges. Tout simplement, parce qu’on a remarqué que ce sont elles qui génèrent de l’emploi."
Donc, dans un monde en mutation où les enjeux économiques, écologiques, sociaux subissent de profonds changements, "c’est une opportunité pour les idées nouvelles et donc pour les entrepreneurs. C’est souvent comme ça après les crises. Les entrepreneurs sont le moteur de l’adaptation et de l’innovation. Il faut donc encourager les jeunes en les formant dès le plus jeune âge. On voit que certains modèles pédagogiques, comme Montessori, par exemple, poussent à entreprendre. Il y a aussi un facteur culturel mais celui-ci est en train de changer dans le bon sens en Belgique."