On va voir quoi au cinéma?
Qui dit mercredi dit sorties cinéma, et les indispensables critiques qui vont avec, histoire de guider votre choix au moment de vous ruer dans les salles obscures. Cette semaine, nos journalistes ciné vous livrent leur avis sur la dernière toile de l'homme-araignée et la comédie française hebdomadaire.
- Publié le 15-04-2014 à 15h35
- Mis à jour le 16-04-2014 à 07h44
Qui dit mercredi dit sorties cinéma, et les indispensables critiques qui vont avec, histoire de guider votre choix au moment de vous ruer dans les salles obscures. Cette semaine, nos journalistes ciné vous livrent leur avis sur la dernière toile de l'homme-araignée et la comédie française hebdomadaire.
THE AMAZING SPIDER-MAN : LE DESTIN D'UN HÉROS ***
Un superhéros étonnamment bien dans ses baskets
Peter Parker est ici un jeune homme heureux de défendre la veuve et l’orphelin. RÉSUMÉ Encore hanté par la disparition de ses parents, Peter Parker concilie, tant bien que mal, la vie de Spider-Man et celle d’ado. Fraîchement diplômé, le jeune homme doit à la fois penser à son avenir, protéger les habitants de New York et jouer les petits amis exemplaires pour Gwen. Autant dire que, lorsque débarque Electro, méchant beaucoup plus puissant que l’homme-araignée, le post-ado ne sait plus où donner de la tête. D’autant que son meilleur ami, Harry Osborn, revient dans la vie de Peter en lui avouant avoir besoin du sang de Spider-Man pour survivre…
NOTRE AVIS On était habitués à un Spider-Man torturé, déchiré entre son devoir et ses envies personnelles. Le jeune superhéros est bien différent. Il trouve que sauver ses concitoyens, c’est plutôt cool. Et, même si Peter Parker reste blessé par l’abandon de ses parents - un mystère qu’il compte élucider -, c’est un jeune homme heureux, plein d’humour (à vous de décider s’il est drôle pour autant) et bien dans ses baskets.
Les puristes de Spider-Man seront déboussolés en découvrant une version très ado du personnage. Et donc un film où histoires de cœur et d’amitié priment parfois sur la traque des méchants.
Cela dit, The Amazing Spiderman 2 est un très bon divertissement, bourré d’effets spéciaux efficaces. De plus, découvrir New York à travers les sauts de Spider-Man a un charme fou. On regrettera quelques clichés : le méchant - forcément tatoué sur le front - a l’accent slave tandis que l’étrange directeur de l’hôpital psychiatrique est d’origine germanique.
Il faut donc prendre ce long-métrage pour ce qu’il est : un blockbuster divertissant, qui séduira les amateurs d’action. Pas un candidat aux Oscars.
Letizia Virone
MAIS QU'EST-CE QU'ON A FAIT AU BON DIEU ? **
Le ventre mou de la comédie
Il est bien difficile de faire rire avec un sujet aussi sensible que le racisme.
RÉSUMÉ Claude et Marie Verneuil ne cessent de le clamer : ils ne sont pas racistes. Mais ils auraient préféré voir leurs trois premières filles épouser un bourgeois catho de province qu’un Juif, un Arabe et un Chinois. Après une première rencontre calamiteuse, placée sous le sceau de la susceptibilité, ils invitent tous leurs enfants à Noël. Sans savoir que leur quatrième fille veut épouser un comédien noir africain !
NOTRE AVIS Quelle étrange idée d’avoir confié une comédie sur un sujet aussi délicat que le racisme ordinaire à un réalisateur qui reste sur deux pantalonnades assez lamentables, Les vacances de l’élève Ducobu et, surtout, le navet de 2012, Les seigneurs . Sans doute marqué par ces deux échecs, Philippe de Chauveron s’est cantonné dans le politiquement correct, chaque réflexion un tant soit peu dénigrante pour une communauté étant aussitôt compensée par une autre, histoire de pointer du doigt, comme le dit honteux un des beaux-fils, que " nous sommes tous un peu racistes au fond ".
On peut le comprendre : verser dans les blagues trash sur un sujet aussi sensible revient à s’exposer durement à la critique de communautés qui pourraient se sentir offensées. Revers de la médaille : ce recueil de bonnes intentions ne déclenche que rarement les rires. Tout y est gentillet, convenu, souriant mais pas vraiment amusant.
Le joli message sur la richesse de la diversité aurait mérité un traitement plus fin, plus sensible ou nettement plus audacieux et désopilant. Mais Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? , en dépit de comédiens qui ont le bon goût de jouer dans la sobriété (oui, même Christian Clavier…), s’assimile au ventre mou de la comédie, ni désagréable ni marquant. Seuls quelques bons mots (" On m’attaque, je me défends, il n’est pas marqué Tibétain là ", explique le beau-fils asiatique) viennent égayer un ensemble peu inspiré.
P. L.