L’Inde bloque plus de 800 sites pornos et… un site d’info régionale français

Une liste de 857 sites pornographiques, jugés « répréhensibles » par le gouvernement indien, réserve une surprise.

Temps de lecture: 3 min

L’Inde a ordonné le blocage de centaines de sites pornographiques. Le gouvernement a demandé lundi aux fournisseurs d’accès à internet de bloquer 857 sites pornographiques, jugés «  répréhensibles ».

La fameuse liste des 857 sites, que Le Soir a pu consulter, a fuité ces dernières heures sur internet. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle réserve une surprise de taille. En effet, au milieu de cette myriade d’URL qui laissent peu de doutes sur le caractère pornographique des sites on retrouve… ledauphine.com  ! Soit le site d’information locale français, couvrant une région qui va du Jura aux Alpes du sud. Pas vraiment un site « olé olé »…

Comme l’écrit lemonde.fr, « en publiant cette liste, le gouvernement indien offre aux internautes un annuaire de sites pornographiques d’une rare exhaustivité, mais d’une fiabilité toute relative ».

Le site du Dauphiné Libéré était toujours disponible depuis l’Inde ce mardi. Ce qui n’est pas le cas de nombreux sites pornos présents sur cette liste.

Colère des internautes

La sentence est tombée lundi, annoncée par le porte-parole du ministère des télécommunications, N.N. Kaul : «  Nous avons écrit aux fournisseurs d’accès à internet pour leur demander de couper l’accès libre et gratuit aux sites répréhensibles ». Il a indiqué que ce geste visait in fine à bloquer les contenus pédopornographiques mais que, en l’absence de système de filtrage sophistiqué, tous les sites pornographiques étaient bannis jusqu’à nouvel ordre.

Depuis ce week-end, les internautes indiens essayant d’accéder aux sites pornographiques, pour une bonne part hébergés sur des serveurs à l’étranger, se retrouvent face à une page blanche. Sur les réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs ont exprimé leur colère face à ce qu’ils estiment être une censure morale.

La Cour suprême avait refusé le mois dernier d’ordonner un blocage des sites pornographiques, estimant que les personnes majeures avaient le droit de les consulter en privé.

Des auteurs célèbres, des éditorialistes et des politiciens ont exprimé sur Twitter leur opposition à la mesure du gouvernement, tandis que le hashtag #Pornban devenait l’un des plus discutés du pays. «  N’interdisez pas le porno. Interdisez les hommes qui reluquent, qui matent, qui se frottent, qui tripotent, qui importunent, qui agressent, qui humilient et violent les femmes. Interdisez (les rapports) sans consentement. Mais pas le sexe », a ainsi tweeté l’auteur populaire Chetan Bhagat.

Selon le site pornographique Pornhub, l’Inde était sa quatrième source la plus importante de trafic, après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. Le site internet du Dauphiné n’a, heureusement, pas ce problème.

 

Chargement
Le fil info
Tous

En direct

Le direct

    La UneLe fil info

    Allez au-delà de l'actualité

    Découvrez tous les changements

    Découvrir

    À la Une