Pour qui allez-vous voter au niveau fédéral ? Faites le test !

Ce jeudi, le test conçu par les universités d’Anvers et de Louvain-la-Neuve (UCL), s'attaque au scrutin fédéral.

Antoine Celvers
Pour qui allez-vous voter au niveau fédéral ? Faites le test !
©FLEMAL

Ce jeudi, le test conçu par les universités d’Anvers et de Louvain-la-Neuve (UCL), s'attaque au scrutin fédéral.
De quel parti êtes-vous le plus proche ? À un mois des élections générales du 25 mai, DH.be vous invite à le découvrir grâce à un test électoral disponible ( cliquez ici pour démarrer le test ) depuis ce mardi.  Le questionnaire pour les élections européennes suivra ce samedi 26 avril . Seuls les partis traditionnels sont testés. Côté francophone, il s’agit du PS, du MR, du CDH, d’Ecolo et du FDF.

Benoît Rihoux, vous êtes politologue à l’UCL et vous avez travaillé à la conception du test électoral. De quoi s’agit-il ? C’est un système en ligne qui permet à tout électeur de recevoir une évaluation de sa proximité avec les principaux partis qui se présentent aux élections.

Concrètement, comment ça marche ?

Vous allez sur le site de l’un de nos partenaires médias, dont lalibre.be, et vous choisissez quelle élection vous voulez tester. Ensuite, on entre dans l’interface. On suit un itinéraire de 20 à 35 propositions qui sont dans le débat actuel et qui appellent une réponse tranchée : d’accord, pas d’accord, ou sans opinion.

N’est-ce pas un peu réducteur ?

Les questions prennent en compte divers critères techniques, dont une traduction en des termes assez simples.

Un exemple ?

Sur l’enseignement : “Les écoles à public défavorisé doivent recevoir davantage de moyens”. Durant le parcours, l’utilisateur pourra prendre connaissance d’arguments qualitatifs en faveur ou en défaveur de la proposition (l’onglet “Arguments pour et contre”), mais sans que les noms des partis n’apparaissent.

Pour éviter des réponses caricaturales ?

Oui, quoique, il y a deux types de répondants. Ceux bien informés qui prendront le temps; et ceux qui font le test électoral rapidement, sans nécessairement lire les argumentations.

Que se passe-t-il une fois le test terminé ?

Premièrement, on reçoit un schéma qui indique la proximité relative – exprimée en pourcentage – avec les différents partis. C’est intéressant parce que l’électeur se découvre souvent plus proche qu’il ne le pensait de certaines formations. Ensuite, il reçoit une liste détaillée des arguments du premier parti. Enfin, les arguments des autres (en faisant glisser la souris sur l’icône du parti). L’outil est puissant parce qu’il pose des questions simplement, mais il est nuancé dans ces résultats, grâce à des pondérations.

C’est-à-dire ?

D’une part, on a tenu compte de l’importance relative de chaque proposition dans le programme des partis. D’autre part, le répondant peut lui-même pondérer les différents domaines.

Les résultats sont-ils représentatifs ?

Tout à fait. Par rapport à d’autres tests qui existent, on a deux démarches originales. La première, c’est la pondération. La seconde est d’avoir soumis les propositions du test aux partis. On leur a demandé de se prononcer et nous avons gardé un maximum de propositions qui clivent. L’utilisateur découvrira aussi des propositions très consensuelles.

Le test existe depuis 2003 en Flandre. Quel retour d’expérience avez-vous ?

D’abord, les versions antérieures n’étaient pas aussi élaborées que celle-ci. Ensuite, il y a eu un débat sur l’effet potentiel sur l’électeur. Le test va-t-il l’influencer ? Des enquêtes ont révélé que c’était peu le cas, notamment parce que le contenu du programme n’est qu’un aspect du vote. Les gens tiennent aussi compte des partis, des personnalités. Le test électoral est un outil d’information, d’éducation citoyenne, qui aide à voter en connaissance de cause.

Il y a eu un vif débat en Flandre, surtout alimenté par le PVDA (pendant flamand du PTB), sur les partis exclus du test. Quelle est la règle de sélection ?

Elle est en place depuis 2003. On utilise deux critères. Un : le parti doit se représenter sous le même nom qu’avant et dans l’ensemble des circonscriptions. Deux : il doit avoir au moins un élu dans l’assemblée législative concernée.

Pourquoi ces critères ?

On a besoin d’interlocuteurs… A priori, les partis repris ont un programme suffisamment complet pour répondre à toutes nos questions. Et puis, il y a un aspect programmatique : plus il y a de partis, moins le test est discriminant. C’est une question de faisabilité. On a préféré garder cette méthodologie restrictive, voire conservatrice, mais qui est sûre. Et si le PTB, par exemple, devait obtenir un élu, il serait repris dans le prochain test.

Y a-t-il des surprises dans les résultats obtenus par les utilisateurs ?

Oui, souvent. Les programmes sont de gros documents. Ce qui est logique. Les partis s’en servent réellement dans les négociations pour la formation des gouvernements. Or, très peu de citoyens vont les consulter en détail et, dans leur communication, les partis mettent généralement l’accent sur des éléments qui clivent. Ceci dit, on a modélisé le système en fonction d’une enquête d’opinion réalisée en amont. On évite que le Test électoral crée des polarisations artificielles entre les partis (en termes de 'gauche' et de 'droite', par exemple). Ceci fait que, par exemple, un utilisateur qui aurait tendance à 'panacher' entre des propositions de centre-gauche & de centre-droite aura plus de chances de se retrouver proche du CDH. Par contre, un autre utilisateur qui aurait des positions systématiquement plus tranchées en termes de gauche-droite se retrouverait plus distant de ce parti. Le système garantit une prise en compte assez fine du positionnement de chaque parti.

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