Climat: le seul réalisme, c’est l’ambition

Chef adjoint du pôle Planète Temps de lecture: 3 min

En matière de changement climatique, le monde est sur une mauvaise pente. S’il n’est pas trop tard pour redresser la barre – limiter à 2º l’élévation de la température – il est plus que temps. Pour y arriver, il faudra un changement radical de nos modes de consommation et de production ; accepter de coopérer ; se montrer solidaire. Autant d’enjeux, autant de gageures. D’autant plus dans les pays les plus riches où le conservatisme, l’individualisme, le gaspillage et l’obsession du court terme font figure d’atavismes. Dans son « résumé » adopté à Copenhague, le groupe rappelle pourtant que c’est possible, que tout le monde y gagnera et que cela ne sera pas hors de prix. Ce qui sera, en revanche, hors de prix, c’est de ne rien faire.

Même sévèrement encadrée par les délégués des Etats, la science a parlé. Son message est clair. Aux décideurs de prendre leurs responsabilités à l’égard des générations d’aujourd’hui et de demain.

Notre pays n’y échappe pas.

Les changements climatiques laissent, laisseront, leur trace dans notre pays aussi, même si nous pouvons nous réjouir de ne pas être bangladais, nigériens ou inuits. Nous avons par ailleurs une part de responsabilité dans le problème. Nous devons apporter une partie de sa solution.

A ceux qui penseraient que nous avons partie gagnée, ces quelques faits. Selon l’Agence européenne pour l’Environnement, la Belgique est en passe de manquer son objectif 2020 de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour atteindre son objectif en matière de renouvelables, elle doit assurer une croissance des énergies vertes deux à trois fois plus importante qu’aujourd’hui. Enfin, selon le Bureau du Plan, l’objectif d’efficacité énergétique ne sera pas atteint en 2020 mais en 2025. N’en jetons plus.

Mobilisation générale ? Pour l’instant, on n’a rien entendu qui permette de penser que c’est l’ambiance qui règne au sein des gouvernements, fédéral et régionaux. Attaques frontales ou larvées contre les renouvelables accusées de coûter trop cher, suspension ou réduction des budgets pour l’efficacité énergétique des bâtiments, menaces sur les budgets de la recherche, maintien de soutiens aux énergies fossiles, coupes claires dans l’aide au développement… si, comme disent les Américains, « the budget is policy », preuve semble faite qu’on n’a pas pris, chez nous, la mesure des saines révolutions industrielles et sociales qui s’imposent. En matière climatique, on a vainement cherché un souffle dans les programmes des nouveaux gouvernements. Désormais, la rigueur, le « réalisme » et le « maintien de la compétitivité » tiennent lieu de paravents pour justifier la faiblesse de la volonté. Aujourd’hui, pourtant, en matière de climat, le seul réalisme, c’est l’ambition.

 

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