La Grèce change (et l’Europe aussi heureusement)

Chef du service Monde Temps de lecture: 2 min

Selon toute vraisemblance, le parti de la gauche « radicale » Syriza va remporter le scrutin législatif, ce dimanche en Grèce. Et son leader, Alexis Tsipras, 40 ans, deviendra Premier ministre – à la tête d’une coalition encore à trouver.

C’était facile d’être le chef de file de l’opposition dans un pays appauvri et meurtri, à l’économie étouffée par l’austérité, et de surcroît placé sous tutelle étrangère. Celui qui avait des slogans plein la bouche va devoir à présent montrer ce qu’il a vraiment dans le ventre.

C’est l’affaire des Grecs. L’Europe, c’est-à-dire chacun de nous, est cependant directement concernée par les options « radicales » de Syriza.

On ne rejouera pas pour autant les psychodrames des années 2009-2012. Nous avons tous mûri – Alexis Tsipras aussi – et l’Europe elle-même a changé, ayant appris de ses errements.

La Banque centrale européenne a même décidé cette semaine de racheter des dettes souveraines, c’est dire ! Un tabou est tombé. Un monstre à deux têtes était tombé auparavant : « Merkozy ». D’autres têtes sont apparues : François Hollande, Matteo Renzi, Jean-Claude Juncker (à la Commission), etc. Et voilà maintenant que Podemos, un Syriza à la sauce andalouse, caracole en tête des sondages en Espagne ! Le vent a donc tourné, emportant page par page les recettes les plus dures de l’austérité. Et il va falloir, d’une façon ou d’une autre, faire une croix sur une partie de la dette grecque. Le geste aura un coût. Il n’est toutefois pas insensé, car, quelles qu’aient été les fautes de la Grèce elle-même – et elles sont indéniables –, ses créanciers avaient fermé les yeux avec complaisance et avec intérêt…

Au demeurant, la brutalité sied mal à l’Europe. Tournons la page, dès lors, et cultivons l’image d’une Union efficace, solidaire, qui aide et protège en ces temps inquiétants.

Le désamour de l’Europe n’a pas profité qu’à Syriza. En Grèce, les néonazis d’Aube Dorée lorgnent la troisième marche du podium électoral. En France, le traditionnel « C’est la faute à Bruxelles », éructé sur fond de Marseillaise, gonfle principalement les voiles du Front National…

Les « accommodements raisonnables » ne sont pas toujours souhaitables. Mais pour l’heure, dans le domaine des finances publiques, ils le sont.

 

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