La Belgique savait depuis un mois que le baron de la drogue français voulait s'évader
Les autorités policières et judiciaires belges avaient même eu vent du montant faramineux de la récompense promise à quiconque l'aiderait à s'évader... Découvrez à travers notre contre-enquête exclusive pourquoi elles ont laissé faire !
- Publié le 16-04-2014 à 17h50
- Mis à jour le 16-04-2014 à 19h45
Les autorités policières et judiciaires belges avaient même eu vent du montant faramineux de la récompense promise à quiconque l'aiderait à s'évader... Découvrez à travers notre contre-enquête exclusive pourquoi elles ont laissé faire !
Incroyable sauf dans un pays où le surréalisme a déjà atteint son paroxysme depuis belle lurette ! Selon nos informations recoupées à bonnes sources, les plus hautes autorités policières et judiciaires belges avaient été informées par l'officier de liaison français dès le mois de mars que... "un commando lourdement armé était sur le point de faire évader" le baron de la drogue français, Mohamed Benabdelhak. Celles-ci avaient, en sus, appris que celui que l'on surnomme le "Bombé" avait promis "une récompense de 2 millions d'euros" à quiconque l'aiderait à se faire la malle.
Toujours est-il que rien – ou presque rien – n'a été fait pour prévenir ce risque. Quant à savoir pourquoi ? Tout simplement parce qu'on a finalement considéré qu'il n'était "pas" suffisamment "concret"... Il n'a en conséquence pas été jugé opportun de transférer illico presto ce détenu – dont la dangerosité était déjà bien connue en raison de son évasion de 2008... – dans l'une des trois prisons belges qui possèdent un quartier de haute sécurité. Cela, même si le GSM de l'intéressé avait été saisi à l'issue d'une perquisition menée dans sa cellule et si la sécurité de l'un de ses transferts vers le palais de justice de Bruxelles, fin du mois passé, avait alors été confiée aux Unités Spéciales et, donc, augmentée.
Résultat ? On comprend un peu mieux pourquoi le parquet de Bruxelles se refuse aujourd'hui à commenter un tel fiasco. Contacté par nos soins, l'officier de liaison français – appelé "attaché de sécurité intérieure" en France – n'a pas non plus souhaité faire le moindre commentaire si ce n'est... "Je ne peux ni confirmer, ni infirmer. Je n'ai pas à me mêler d'une affaire belge en tant que Français." Rappelons enfin que les auteurs de cette tentative d'évasion avortée n'ont pas hésité à faire feu à la Kalachnikov au beau milieu de l'autoroute, mettant ainsi des vies en péril et obligeant la police à abandonner la course-poursuite. Benabdelhak ayant quant à lui eu droit dès le lendemain à un transfert en hélicoptère vers le quartier de haute sécurité de la prison de Bruges.