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Russie: le FSB critique à son tour la messagerie Telegram

Les services de sécurité russes (FSB) sont partis à la charge contre Telegram, assurant lundi que les auteurs de l’attentat de Saint-Pétersbourg en avril avaient utilisé cette messagerie cryptée, déjà menacée de blocage par les autorités russes.

Temps de lecture: 3 min

« Au cours de l’enquête sur l’attaque terroriste du 3 avril dans le métro de Saint-Pétersbourg, le FSB a reçu des informations fiables sur l’utilisation de Telegram par le kamikaze, ses complices et leur responsable à l’étranger pour dissimuler leurs plans criminels », a affirmé dans un communiqué le FSB.

Selon la même source, ils ont eu recours à Telegram « à chaque stade de la préparation de cette attaque terroriste » qui avait fait 15 morts et avait été revendiquée par un groupe peu connu, le « Bataillon de l’imam Chamil », lié à Al-Qaïda.

Selon le FSB, « les membres des organisations terroristes internationales présents sur le territoire russe utilisent la messagerie Telegram », qui permet de s’échanger des messages textes et vocaux, des photos, des vidéos, ainsi que de créer des chaînes de diffusion de manière très sécurisée, ce qui lui a valu un succès très rapide.

De telles accusations ne sont pas nouvelles pour Telegram, application lancée en 2013 par le Russe Pavel Dourov et son frère Nikolaï, régulièrement dans le collimateur de plusieurs pays pour servir de moyens de communication à des groupes terroristes mais aussi pour son refus de principe de communiquer les données de ses utilisateurs aux autorités.

Montrée du doigt après les attentats de Paris en 2015, elle s’était alors décidée à bloquer des comptes utilisés par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et en a fermé plus de 5.700 depuis début juin selon des statistiques publiées lundi par Telegram.

Les déclarations du FSB interviennent alors que l’agence russe de régulation des médias et télécommunications Roskomnadzor a menacé de bloquer la messagerie si elle ne lui fournissait pas des informations sur sa société gérant ce service conformément à de nouveaux amendements.

Pavel Dourov a répliqué que « l’éventuel blocage de Telegram ne rendra nullement plus difficiles les objectifs des terroristes ou les trafiquants de drogues ».

« Pour vaincre le terrorisme via des blocages, il faudrait bloquer Internet », a-t-il écrit sur Vkontakte, le réseau social très populaire en Russie qu’il a créé.

Le siège de Telegram est à Berlin et la messagerie « n’est en contact avec la Russie ni légalement ni physiquement », affirme son site.

Le net russe, très utilisé par l’opposition faute d’accès aux médias officiels, connait ces dernières années un tour de vis des autorités et la tendance se renforce actuellement sur fond de lutte antiterroriste.

Selon le quotidien RBK, le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov, s’est adressé vendredi lors d’une session à huis-clos aux députés de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, pour leur demander d’accélérer l’adoption de projets de lois étudiés actuellement allant dans ce sens.

Vendredi, les députés ont ainsi adopté en première lecture un projet de loi visant les VPN, des connexions privées utilisées pour sécuriser l’accès à Internet, au motif qu’elles permettent de consulter des sites bloqués.

Le Parlement étudie aussi actuellement un projet de loi contraignant les utilisateurs à s’identifier par un numéro de téléphone pour utiliser les messageries sur internet.

 

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