Un délestage… de responsabilité politique
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La sécurité d’approvisionnement, parlons-en. On peut aussi se demander pourquoi l’évaluation du risque de délestage, qui touche l’ensemble de notre société, est entre les mains d’un opérateur côté en Bourse – Elia en l’occurrence – dont la méthodologie reste frappée du sceau du secret. Trop compliquée à comprendre, paraît-il… Serait-ce d’une impertinence crasse de demander à ce que les calculs d’Elia soient communiqués dans leur globalité et recoupés par une instance indépendante ?
Enfin, si le plan de délestage 2015-2016 a manifestement été pensé, élaboré avec les différents acteurs concernés, et qu’il permet de corriger certaines aberrations de la version précédente, il faudra encore qu’il passe la rampe du Conseil d’Etat. Et si le texte, comme celui de la loi de prolongation nucléaire, est juridiquement branlant, que fera la ministre ? Passera-t-elle encore outre ? Invoquera-t-elle un « charabia juridique » qui ne vaut pas la peine d’être discuté comme dans le cas de la loi de prolongation nucléaire ?
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Sommes-nous rassurés, disions-nous ? Non, parce que les propos « chaotiques » de la ministre restent dans les mémoires et que les bases de notre future politique énergétique restent forcément fragiles. Comment sortir la Belgique sans anicroches du nucléaire à partir de 2025, comme le prévoit l’accord gouvernemental, si l’on est aujourd’hui incapable de définir les instruments de mesure nécessaires à l’évaluation du risque réel de pénurie et des capacités de production pour y faire face ? N’importe quel médecin vous dira que pour soigner correctement, il faut établir un bon diagnostic. On en est loin en matière énergétique. Et ce n’est pas rassurant…