Drawbotics se lance à l’assaut des Etats-Unis

Cette start-up bruxelloise fait du marketing immobilier. Elle réalise, par exemple, des plans en 2D ou 3D de maisons. But : faciliter leurs ventes par les agences ou les promoteurs. Après l’Europe, elle vise maintenant les Etats-Unis.

Temps de lecture: 4 min

Après trois ans d’existence, la start-up bruxelloise Drawbotics, active dans le marketing immobilier, ambitionne de se faire une place sur le marché américain. La jeune firme vient de mener une campagne sur les réseaux sociaux outre-Atlantique. Pour susciter l’attention, elle a eu l’idée de reproduire, dans des infographies en trois dimensions, les bureaux qui servent de décors à quelques-unes des séries télévisées les plus regardées du moment. Comme Mad Men, Silicon Valley ou The Office.

Par là, elle a voulu montrer son savoir-faire en matière graphique. Les pièces sont finement dimensionnées. Les bureaux sont reproduits très précisément, avec chaises, étagères et PC. Jusqu’à la souris. Les couleurs sont choisies avec soin. La campagne a démarré en février. « Le retour a été impressionnant, s’enthousiasme Quentin Delvigne, le marketing manager. Beaucoup de fans desdites séries ont partagé leurs réactions sur les réseaux. Et le plus important pour nous, c’est que quelques professionnels US de l’immobilier nous ont déjà contactés en nous commandant de premiers travaux. »

Le métier de base de Drawbotics, c’est de mettre en valeur des biens immobiliers en vue de faciliter leur vente. Ses principaux clients sont les agences immobilières et les promoteurs de résidences. « Dans le cas des agences, celles-ci se connectent à notre site internet et choisissent par exemple d’établir un plan en deux dimensions de l’appartement qu’elles ont à vendre, poursuit Quentin Delvigne. Elles nous transmettent la disposition des lieux – via un plan papier ou même un simple croquis – et nos équipes de dessinateurs réalisent le plan 2D commandé. »

D’autres services sont disponibles. Premier exemple : le Restyling. Il s’agit de partir de photos existantes de pièces vides d’un logement et d’y ajouter tout un aménagement intérieur. Second exemple : le Photo Editing. Le client envoie la photo d’une devanture de maison et Drawbotics se charge de rehausser les couleurs et de transformer le ciel gris en arrière-plan en ciel azur. Le but est toujours le même : rendre le bien plus attractif. Dans le cas des promoteurs immobiliers, l’offre peut s’élargir à un plan marketing complet, avec plusieurs techniques à mêler au choix : un plan en 3D, une visite virtuelle des lieux, des vues de l’extérieur et de l’intérieur, une identité visuelle ad hoc du projet, etc.

« Notre particularité est que tous ces outils sont disponibles depuis notre plateforme sur internet, explique Xavier Claes, un des deux cofondateurs de la start-up, avec Axel Guzman. Actuellement, nous en proposons une quinzaine et d’autres sont dans les cartons. Nous sommes un One Stop Shop. Les clients choisissent en ligne ceux qui leur conviennent le mieux. Ils peuvent alors suivre leur commande en temps réel, regarder le produit réalisé, le corriger au besoin, puis enfin le valider. Le prix est affiché dès le départ. »

Côté prix justement, Drawbotics revendique une politique agressive. Depuis ses débuts, la PME a eu comme objectif premier de se faire une place sur le marché (avec des prix bas) et mettre au point une plateforme la plus complète possible (avec de gros efforts informatiques). Elle revendique aujourd’hui 75 employés, 800 clients dans 15 pays et 35.000 projets déjà réalisés. Ses principaux marchés sont la France, la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse.

Pour poursuivre l’expansion, le choix a été pris d’attaquer maintenant le marché américain (tout en poursuivant l’approfondissement, côté Européen). Pour ce faire, Drawbotics vient de procéder à sa première levée de fonds : 500.000 euros, qui lui ont été apportés par Belcube, le fonds d’investissement géré par des pionniers belges du Net : Jean Zurstrassen et Grégoire de Streel (qui ont lancé Skynet ou Keytrade), ainsi que Harold Mechelynck et Thierry Pierson (qui ont lancé Ogone).

Ceci étant, pourquoi cibler les USA ? « C’est une stratégie qui convient parfaitement au stade de développement auquel nous sommes, répond Xavier Claes. En Europe, nous avons appris à travailler. Avec les Etats-Unis, il s’agit de s’attaquer à un tout grand marché. » Histoire de prouver que l’offre peut fonctionner au plus haut niveau et d’asseoir définitivement une crédibilité. « Les Etats-Unis représentent en effet un immense réservoir en termes de clients. Le nombre d’agences immobilières est phénoménal. Certes, la manière dont elles fonctionnement diffère de l’Europe, mais notre approche reste valable. Nous ne devons rien changer à notre business plan. Et, en cas de forte demande, nous nous sentons de taille à absorber la croissance. »

La prochaine étape sera donc l’établissement d’un bureau à New York. Ce sera dans les mois qui viennent. Bref, c’est quasi ce que chantait Frank Sinatra : « Si je peux le faire à New York, je pourrai le faire partout ailleurs... »

 

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