Prêt citoyen: le MR, l’Open VLD et le CD&V ont mangé leur parole
Le gouvernement Michel a donc dévoilé ce week-end toutes les mesures du tax shift. Les Belges ayant souscrit aux prêts-citoyens proposés par la plupart des banques depuis janvier 2014 en seront pour leurs frais: le précompte mobilier sur les maigres intérêts perçus passera en effet de 15 à 27 % le 1er janvier prochain.
- Publié le 13-10-2015 à 13h52
- Mis à jour le 13-10-2015 à 16h50
Le gouvernement Michel a donc dévoilé ce week-end toutes les mesures du tax shift. Les Belges ayant souscrit aux prêts-citoyens proposés par la plupart des banques depuis janvier 2014 en seront pour leurs frais : le précompte mobilier sur les maigres intérêts perçus passera en effet de 15 à 27 % le 1er janvier prochain, selon le cabinet du ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA).
Or, le précédent gouvernement avait justement décidé en 2013 d’accorder une fiscalité attrayante aux emprunts populaires. Le but était de pousser les épargnants belges à investir dans ces prêts destinés à financer l’économie réelle. Le prêt-citoyen bénéficiait donc d’un précompte préférentiel de 15 %, alors que le précompte des bons de caisse ou autres comptes à terme était, lui, de 25 %.
De quoi logiquement pousser de nombreux Belges à se tourner vers ces prêts-citoyens lors de leur commercialisation à partir de janvier 2014. Belfius Banque avait même majoré de 0,10 % le rendement des prêts-citoyens par rapport aux bons de caisse de même échéance.
Depuis lors , plusieurs milliards d’euros ont été récoltés pour financer des projets locaux d’intérêt public, comme la construction d’hôpitaux, de maisons de repos ou encore d’écoles.
En échange de cette fiscalité favorable, obligation était faite à l’épargnant de conserver le prêt-citoyen pendant au moins cinq ans.
La mesure avait été soutenue par le ministre des Finances de l’époque, Koen Geens (CD&V), aujourd’hui en charge de la Justice.
Las, le MR, l’Open VLD et le CD&V, tous trois membres de la coalition sortante, ont en quelque sorte mangé leur parole : le précompte de 15 % agité pour attirer le chaland s’effacera au profit du nouveau taux de précompte mobilier en vigueur à partir du 1er janvier prochain (il reste à 15 % pour les comptes d’épargne au-delà des premiers 1.880 euros d’intérêts bénéficiant d’une exonération fiscale).
Conséquence : les personnes ayant souscrit à ces produits n’auront bénéficié du précompte réduit que pendant une seule année au maximum, soit sur les intérêts perçus en 2015 pour les prêts-citoyens achetés en 2014.
La différence sera solide. En janvier 2014, le prêt citoyen à 5 ans proposait un taux brut de 1,80 %, soit un taux net de 1,53 %, ce qui n’était déjà pas bien gras. Avec un précompte de 27 %, ce rendement chute à 1,31 %. Et pas question de se défaire de ces prêts qui ne rapportent plus grand-chose.