Destination culturelle: et si on visitait les îles Naoshima et Teshima?
- Publié le 24-07-2017 à 16h27
- Mis à jour le 24-07-2017 à 16h30
Sur la mer intérieure de Seto, au Japon, à deux heures de train et de bateau d’Okayama, les îles de Naoshima et Teshima sont le paradis des amateurs d’art contemporain et d’architecture.
La première, l'"île aux musées", est un écrin de moins de 15 km² où se nichent trois musées dessinés par l’architecte autodidacte Tadao Ando.
Première étape : l’hôtel-musée Benesse House (Benesse signifie bien-être en japonais), qui allie béton et baies vitrées dans un édifice moderniste qui ne défigure pas les falaises qu’il surplombe.
Non loin, face à une crique, le Lee Ufan Museum est un bâtiment sous-terrain, percé de puits de lumière, dédié aux œuvres de l’artiste coréen qui lui donne son nom. La simplicité de ses lignes fait écho à l’art de l’artiste.
Pour le Chichu Art Museum, Ando a adapté chaque salle aux œuvres qui y sont présentées. On y redécouvre six "Nymphéas" de Monet dans une salle baignée de lumière naturelle grâce à un génial faux plafond qui fait office de réflecteur. L’émerveillement se poursuit avec trois "environnements perceptuels" de l’Américain James Turrell - dont "Open Field", une pièce percée en trompe-l’œil, que l’on croit être un tableau monochrome avant d’y pénétrer pour une expérience sensorielle et poétique.
L’installation monumentale de l’Américain Walter De Maria, une énorme boule noire, qui trône dans une pièce-cathédrale, achève de faire du lieu un temple de l’art contemporain.
Naoshima recèle d’autres richesses, comme le Art House Project : sept maisons traditionnelles sauvées de l’abandon en étant investies par l’œuvre d’un artiste contemporain.
Mais le joyau se trouve sur l’île voisine de Teshima, avec son Art Museum éponyme. Conçu par l’architecte Ryue Nishizawa, l’édifice en forme de goutte fait corps avec Matrix, l’unique œuvre qu’il abrite, créée par l’artiste japonaise Rei Naito.
Du sol, perlent des gouttes d’eau. La déclivité imperceptible du sol les fait ruisseler. On dirait des lombrics translucides. Lorsque les gouttes s’assemblent, leur masse modifie leur trajectoire. A deux endroits se forment des flaques. En certains points, l’eau est absorbée dans de minuscules gouttières. Il règne un silence quasi-religieux. On est à la fois à l’extérieur et à l’intérieur. Certaines personnes méditent. D’autres s’agenouillent pour observer l’eau vivante. Le spectacle est permanent. Un spectacle non ostentatoire, imprévisible et pur. Une ode à la nature, à la culture et à l’architecture.