Air Algérie : l'épave retrouvée dans le nord du Mali
L'épave de l'avion d'Air Algérie disparu jeudi avec plus de 116 personnes à bord après son décollage de Ouagadougou, a été retrouvée dans le nord du Mali. Un Belge figure parmi les passagers. On ne connaît toujours pas la cause du terrible accident.
- Publié le 24-07-2014 à 10h58
- Mis à jour le 24-07-2014 à 22h23
L'épave de l'avion d'Air Algérie, disparu jeudi avec plus de 116 personnes à bord, dont une ressortissante belge, après son décollage de Ouagadougou, a été retrouvée dans le nord du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, a annoncé le chef d'état-major particulier de la présidence burkinabè. Ce dernier a indiqué ne pas avoir d'informations sur le sort des passagers.
"Nous venons de retrouver l'avion algérien. L'épave a été localisée (...) à 50 km au nord de la frontière du Burkina Faso", dans la zone malienne de Gossi, a déclaré à la presse le général burkinabè Gilbert Diendiéré, à l'issue d'une réunion de crise à Ouagadougou et après en avoir informé Blaise Compaoré, président du Burkina Faso.
La ville de Gossi se trouve à environ 100 km au sud-ouest de Gao, la plus grande ville du nord du Mali.
"Pour l'instant, nous n'avons pas plus de précisions sur (le sort des) passagers, mais nos équipes sont à pied d'oeuvre", a ajouté le général. Il n'a pas non plus indiqué quelles pourraient être les causes du crash.
L'avion d'Air Algérie, un McDonnell Douglas MD-83, avait décollé de Ouagadougou avec plus de 110 passagers et six membres d'équipage à destination d'Alger dans la nuit de mercredi à jeudi. Il avait disparu des écrans radar 50 minutes après son décollage.
"On ne peut exclure aucune hypothèse"
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a annoncé jeudi soir qu'aucune hypothèse n'était exclue pour expliquer la disparition de l'avion d'Air Algérie parti de Ouagadougou avec au moins 116 personnes à son bord.
"On ne peut pas, on ne doit exclure aucune hypothèse avant d'avoir tous les éléments", a-t-il déclaré sur la chaîne publique de télévision France 2. En réponse à une question sur un possible acte terroriste", il a répondu : "On ne peut exclure aucune hypothèse".
"La seule chose que nous sachions de manière certaine, c'est l'alerte météo", a dit le ministre des Affaires étrangères.
"Le pilote a dit : +compte tenu des très mauvaises conditions météorologiques, je demande à faire un changement de direction+. Ensuite, on n'a plus de nouvelles de lui. A partir de là, il y a plusieurs hypothèses (...) C'est une saison très difficile là-bas météorologiquement. Ca peut être à l'origine bien sûr de la catastrophe mais il y a aussi d'autres hypothèses", a expliqué M. Fabius.
119 passagers
Air Algérie a perdu ce jeudi le contact au-dessus du Mali avec un de ses appareils transportant au moins 119 passagers et assurant la liaison entre Ouagadougou et Alger, 50 minutes après son décollage de la capitale du Burkina Faso. "L'avion a disparu à Gao, à 500 km de la frontière algérienne. Nous avons des victimes de plusieurs nationalités", a déclaré le Premier ministre Abdelmalek Sellal cité par la radio.
Une victime belge
Un Belge se trouvait parmi les passagers de l'avion de la compagnie Air Algérie, disparu entre Ouagadougou (Burkina Faso) et Alger (Algérie), a confirmé jeudi après-midi le SPF Affaires étrangères. Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders adresse ses pensées "à la famille et aux amis de la victime auxquels il tient à apporter son réconfort", a-t-il fait savoir.
Le SPF Affaires étrangères avait évoqué un temps la possibilité d'une deuxième victime belge porteuse d'une double nationalité, mais cette hypothèse est à présent écartée.
La compagnie indique également que, outre le Belge, 50 Français, 24 Burkinabés, 8 Libanais, 6 Algériens, 5 Canadiens, 4 Allemands, 2 Luxembourgeois, 1 Malien, 1 Nigérien, 1 Camerounais, 1 Ukrainien, 1 Roumain et 1 Suisse se trouvaient à bord de l'avion disparu. Une source gouvernementale libanaise parle toutefois de 20 Libanais.
L'appareil un McDonnell 83, affrété auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait, selon Air Algérie, 119 passagers de plusieurs nationalités, dont 7 membres de l'équipage. Un représentant d'Air Algérie a affirmé que cinquante Français se trouvaient dans l'appareil. Une cellule de crise a d'ailleurs été ouverte aux aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Marseille. Deux Mirage 2000 de l'armée française sont à la recherche de l'appareil d'Air Algérie disparu jeudi dans le nord du Mali avec au moins 119 personnes à bord, a indiqué à Paris l'état-major des armées.
Les deux Mirage 2000, basés à N'Djamena, ont une mission de recherche entre le dernier point où l'avion a été localisé et "sa trajectoire probable", a précisé le porte-parole de l'état-major.
A Madrid le syndicat des pilotes de ligne Sepla a fait état de six membres d'équipage qui sont tous espagnols et Swift Air parle de son côté de 120 passagers. Parmi les passagers, se trouvaient deux pilotes d'Air Algérie, ont assuré des proches de l'un d'entre eux, à l'AFP.
Le contact entre les services de navigation et l'équipage a été perdu alors que l'appareil survolait le nord du Mali, près de la frontière algérienne, a précisé à l'AFP une source au sein d'Air Algérie, sous le couvert de l'anonymat. "L'avion n'était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l'équipage de se dérouter à cause d'une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako", a-t-elle ajouté. "Le signal a été perdu après le changement de cap", a-t-elle insisté.
Selon un communiqué d'Air Algérie, "les services de navigation aérienne ont eu leur dernier contact avec le vol AH 5017 assurant la liaison Ouagadougou-Alger ce jour 24 juillet à 1 heure 55 minutes GMT, soit 50 minutes après son décollage". Aucune piste n'était immédiatement avancée par les responsables de la compagnie pour expliquer la situation.
Contacté par Le Figaro, un expert en sécurité aérienne souligne qu'"il est fort à craindre que nous soyons face à un nouveau scénario MH17. S'il s'agissait d'une collision en plein vol, un autre appareil manquerait à l'appel et un avion disparait rarement soudainement sans donner de nouvelles". Et de préciser : "50 minutes après son décollage, l'appareil était à son altitude de croisière à 30 000 pieds. S'il a été abattu par un missile, c'est un missile à longue portée".
Causes météorologiques ?
François Hollande a indiqué jeudi soir que les causes du crash de l'avion d'Air Algérie restaient encore à déterminer, mais que l'équipage de l'appareil avait signalé des conditions météo "particulièrement difficiles".
"Aujourd'hui même, nous ne pouvons pas établir les causes de ce qui s'est produit. Il faudra le faire", a indiqué le chef de l'Etat lors d'une courte déclaration devant l'Elysée. "Ce que nous savons, a-t-il cependant ajouté aussitôt, c'est que l'équipage a signalé, il était 1H48 du matin, qu'il changeait de direction en raison de conditions météo particulièrement difficiles".
Un nouveau coup dur pour Air Algérie
Au Mali, malgré une intervention militaire internationale encore en cours, la situation est toujours instable dans le nord du pays, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés jihadistes.
Pour Air Algérie, c'est un nouveau coup dur six mois après une catastrophe dans l'est du pays. En février dernier, un hercule C-130 de la compagnie assurant la liaison entre la Tamanrasset (2.000 km au sud d'Alger) et Constantine (450 km à l'est d'Alger) s'était écrasé peu avant son atterrissage, faisant 76 morts. Un passager a survécu.
En mars 2003, elle avait perdu un Boeing 737-200 qui s'était écrasé peu après son décollage de Tamanrasset, faisant 102 morts.
Début décembre 2012, deux avions militaires, se livrant à des entraînements, se sont percutés en plein vol à Tlemcen, dans l'extrême ouest algérien, provoquant la mort des pilotes.
En novembre 2012, un bimoteur militaire de type CASA C-295, qui transportait une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets pour la Banque d'Algérie s'était écrasé en Lozère. Les cinq militaires à bord et le représentant de la banque d'Algérie ont péri dans le crash.
La compagnie publique algérienne a mis en place une cellule de crise à l'aéroport international d'Alger, présidée par le ministre des Transports, Amar Ghoul.
Selon son site internet, Air Algérie assure quatre aller-retour par semaine entre Alger et Ouagadougou.
"En bon état"
L'avion espagnol affrété pour le compte d'Air Algérie avait été examiné par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) "il y a deux ou trois jours", et était "en bon état", selon le directeur général Patrick Gandil.
L'avion, un McDonnell-Douglas 83 affrété auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, "nous le connaissons, il est passé en France à Marseille il y a deux ou trois jours. Nous l'avons examiné et nous n'avons quasiment rien trouvé, il (était) vraiment en bon état", a déclaré M. Gandil jeudi, à quelques journalistes devant le siège parisien de la DGAC.
"La compagnie est tout à fait honorablement bien tenue. L'Espagne assure la surveillance de ses compagnies. De ce côté-là il n'y a rien à chercher", a-t-il ajouté.
Il a néanmoins fait état d'un "tout petit truc sur l'équivalent d'une plaquette de frein. Franchement, je peux vous garantir que ça n'a rien à voir avec ce qu'il s'est passé à 31.000 pieds".
Selon lui, le bon état de l'appareil "n'exclut pas qu'il y ait eu une panne fortuite. Mais ce n'est vraiment pas la première hypothèse".
Air Algérie a perdu jeudi le contact au-dessus du Mali avec un appareil affrété en son nom auprès de Swiftair. Il transportait 116 passagers, dont une cinquantaine de Français et devait assurer la liaison entre Ouagadougou et Alger.
Selon le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, cet avion s'est "probablement écrasé" en territoire malien, dans la région de Gao, avec à son bord 51 passagers français notamment.
Paris mobilise ses moyens militaires au Mali
La France a mobilisé tous "ses moyens militaires au Mali" pour retrouver l'avion d'Air Algérie disparu jeudi et qui s'est probablement écrasé, a déclaré le président François Hollande.
Le chef de l'Etat français a par ailleurs reporté une visite de trois jours dans l'Océan Indien, à la Réunion, aux Comores et à Mayotte, pour laquelle il devait quitter jeudi la France.
Air Algérie: un témoin dit avoir vu l'avion "tomber" au Mali
Un témoin a affirmé avoir vu l'avion d'Air Algérie disparu jeudi avec plus de 110 personnes à bord "tomber" dans la zone de Gossi, dans le nord du Mali, a déclaré le général burkinabè Gilbert Diendiéré, chef d'Etat major particulier de la présidence.
"Un informateur (...) nous a indiqué avoir aperçu l'avion tomber à 01H50 (heure locale et GMT) dans la nuit (de mercredi à jeudi). Nous sommes en contact avec cet informateur et nous comptons aller sur le terrain" pour vérifier ces informations, a révélé le général Diendiéré, coordinateur de la cellule de crise mise en place à Ouagadougou d'où l'avion avait décollé pour Alger.
"Nous pensons que cela est fiable car nous avons également visionné les images radar qui montrent la progression de l'avion jusqu'à sa disparition qui coïncide avec l'endroit indiqué par notre informateur", a-t-il ajouté.
Selon lui, "on ne peut pas parler de localité exacte mais notre informateur nous a dit que cela s'est produit à 80 km au sud-est de la ville de Gossi au Mali" et "c'est là-bas que nous allons accentuer les recherches".
La ville de Gossi se trouve à environ 100 km au sud-ouest de Gao, la plus grande vile du nord du Mali et le lieu présumé du crash de l'avion est proche de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso.
Le général Diendiéré a par ailleurs indiqué que "sur les images radar" on voit que "l'avion a dévié de sa trajectoire à cause d'un orage" qui "peut être la cause de ce qui s'est passé".
"Mais pour l'instant nous n'avons aucune certitude, nous n'avons pas encore vu l'avion", a-t-il cependant ajouté.
L'avion de la compagnie Air Algérie parti de Ouagadougou avec 116 passagers à bord, dont 51 Français, s'est probablement écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du Mali, mais les recherches pour le retrouver demeuraient vaines jeudi soir.