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Un bout d’île de Beauté… perdu au bout de la Corse

Dans le sud de la Corse, à une demi-heure de voiture de l’aéroport de Figari, le domaine de Murtoli accueille ses hôtes en toute discrétion. Un endroit unique en Europe, et peut-être au monde.

Responsable du «Soir Immo» Temps de lecture: 7 min

Si, comme nous, vous débarquez à la réception avec votre valise sous le bras, vous aurez l’air disons… un tantinet mal informé. Lorsque l’employé vous signifie que votre chambre, pardon votre bergerie, se trouve à huit kilomètres, vous prenez la mesure de toute l’étendue du domaine dans lequel vous venez de poser les pieds.

Franchir les grilles de Murtoli, c’est plonger dans un univers à part. Un bout de pays à lui tout seul qui s’étend sur 2.500 hectares. Vous avez bien lu : 2.500 hectares situés, ce qui ne gâche rien, en bord de mer. Ne cherchez pas un autre endroit comme celui-ci ailleurs en Europe, il n’existe pas.

Pour mieux donner une idée de ce qui vous attendra peut-être, ce domaine immergé en plein maquis du sud de la Corse comprend 50 kilomètres de pistes de terre. Sans voiture (et n’en choisissez pas une trop basse…), passez votre chemin car elle vous sera indispensable pendant toute la durée de votre séjour, que ce soit pour aller au restaurant, à la plage, au golf ou à la ferme.

Paul Canarelli veille sur ce « royaume » que lui a transmis son grand-père qu’il idolâtrait. Lorsqu’il rénove la première des 19 bergeries qui composent le domaine, les gens du coin le prennent pour un fou. « Il n’y avait pas d’eau, pas d’électricité, pas de chemins, rien que des ruines, sourit-il à l’heure de l’apéro qu’il sirote en compagnie de son épouse Valérie. Lorsque j’entreprends les premiers travaux, j’ai 25 ans. Je suis passionné et déterminé, rien ne peut m’arrêter. Quand j’y repense aujourd’hui, un quart de siècle plus tard, je me dis qu’il n’y a pas un seul jour où je me suis demandé où j’allais. Quand vous sentez les choses, il faut foncer ! »+

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A l’époque, Paul Canarelli a bien un père qui possède un établissement classé Relais & Châteaux à Porto-Vecchio, mais ce dernier a du mal à le suivre dans ce projet hors du commun. Comment aurait-il pu en être autrement ? « Il m’a enseigné la notion du service à la clientèle, dit aujourd’hui le fils. Mais, pour le reste, Murtoli est un endroit hors norme. Personne ne peut me donner de conseils… »

D’abord sur ses fonds personnels, puis avec l’aide des banques qu’il a fallu convaincre en cours de route, Paul Canarelli entame les rénovations. « Les choses se sont faites petit à petit et heureusement, sans quoi j’aurais peut-être commis des erreurs, soutient-il. Aujourd’hui, Murtoli comprend 19 bergeries haut de gamme. Il m’en reste 5 à restaurer dans les cinq années qui viennent. Je veux léguer à mes quatre enfants un outil en parfait état de fonctionnement. »

Toutes aménagées dans le style vernaculaire qui fait la part belle aux matières nobles comme le bois, les bergeries où se reposaient jadis les maquignons qui veillaient sur leurs troupeaux n’affichent pas le style luxueux et ostentatoire qui plaît tant à une certaine catégorie de touristes. Le style moderne et contemporain n’a pas droit de cité, ici, même si tous les hébergements possèdent un confort irréprochable. « La touche décorative que nous avons privilégiée ici n’est pas faite pour une certaine clientèle. C’est pourquoi nous ne prenons pas de Russes car nous savons que notre style ne va pas leur plaire », glisse Valérie Canarelli, qui veille à satisfaire tous les souhaits des hôtes du domaine avec qui elle noue, parfois, des liens plus étroits.

Si la voiture est indispensable, on l’a dit, l’amour pour le calme et pour l’isolement, voire pour une certaine solitude, est lui aussi fondamental. Ce n’est pas un hasard si Murtoli est la proie privilégiée des stars en tous genres qui fuient les paparazzis. Car une fois que vous aurez gagné votre habitation, vous ne serez dérangé par rien sinon, peut-être, par un troupeau de moutons qui passe au bout du jardin. Et ne cherchez pas non plus à nouer des relations avec vos voisins, vous ne les trouverez pas. Votre meilleure amie sera la nature qui a été préservée avec amour. « Le domaine produit sa propre viande de veau, son fromage, son miel et ses plantes immortelles qui servent à la fabrication d’huiles essentielles, poursuit Valérie. A la ferme, le client trouvera des fruits et légumes de saison qu’il pourra cueillir à volonté et quand bon lui semble. »

Cette immersion dans le maquis corse s’accompagne d’une belle brochette d’activités : le golf (12 trous), le cheval, la pêche en mer ou en rivière sans oublier, d’octobre à février, la chasse, puisque le domaine regorge de sangliers, de faisans, de perdreaux et d’oiseaux migrateurs.

Bien que d’origine normande, Valérie a tout de suite été séduite par la mentalité corse. Vingt ans après son arrivée dans l’île de beauté, elle n’a pas changé d’avis. « Ce sont des gens qui accordent une place importante aux anciens et à la famille, murmure-t-elle. Le Corse aime bien manger et bien boire et il fera tout pour que ses enfants soient bien. Il aime aussi être à l’abri des regards et est très fier de son pays. Quand Paul a commencé les rénovations, il achetait systématiquement ce qu’il y avait de mieux, et donc de plus cher. Il tenait absolument à montrer à nos hôtes ce qu’était la Corse… »

On demande alors à Paul Canarelli ce que penserait de Murtoli son grand-père s’il était encore en vie. Il prend une longue pause avant de répondre : « C’est une question que je me pose souvent. Je crois qu’il serait fier, mais je ne suis pas sûr qu’il m’aurait encouragé à faire tout ça… »

Revendre un tel bijou est-il envisageable un jour ? Là aussi, Paul marque un temps d’arrêt. « Le domaine de Murtoli est une histoire de transmission, finit-il par concéder. C’est quelque chose de pratiquement unique au monde, en même temps qu’un fantastique outil de travail. Je préfère léguer à mes enfants un domaine plutôt que beaucoup d’argent. Car l’argent, ça rend con… ».

Jusqu’à 5.750 euros… la nuit

Le domaine de Murtoli est situé sur la commune de Sartène, à l’extrême sud de la Corse, près du cap de Roccapina. Bonifacio et Porto-Vecchio sont respectivement à une demi-heure et trois quarts d’heure de voiture.

Le restaurant de la plage et son décor. © D.R.
Le restaurant de la plage et son décor. © D.R.

Il possède 3 bergeries « côté mer » avec un accès privé à une crique de sable, 7 bergeries « côté campagne » situées dans le maquis sans vue mer et 9 autres « côté vallée » avec vue dominante sur la vallée de l’Ortolo et la mer. Elles peuvent accueillir de 2 à 12 personnes et possèdent toutes leur propre piscine.

Tout inclus

A domaine exceptionnel, prix évidemment exceptionnels : ils démarrent à 170 euros par nuit (logement de 2 personnes de novembre 2016 à mars 2017) mais peuvent grimper jusqu’à… 5.750 euros la nuit en juillet et en août (pour l’« Eddera », maison de 12 personnes avec accès exclusif à la crique).

Jusqu’au 17 septembre, les séjours doivent comporter au minimum 7 nuits, ou 2 nuits pendant les week-ends.

Sont inclus dans le prix les courses à l’arrivée, le ménage, les viennoiseries, les journaux, le café à volonté et l’accès illimité au potager de la ferme. A noter que le petit-déjeuner vous sera livré (et dressé) à domicile.

Murtoli est évidemment une destination de rêve pour les stages d’entreprises, les banquets, mais aussi (et surtout) pour les anniversaires, demandes en mariage et autres serments d’amour comme le stipule joliment la brochure. La maison ne reculant devant aucun sacrifice, un concert de musique classique ou des soirées chansons sur la plage peuvent également être organisés.

Trois restaurants se trouvent dans le domaine : un à la plage, un autre où vous mangerez dans une grotte à l’extérieur de laquelle ont été aménagés des espaces terrasse offrant des vues à couper le souffle, et un dernier à la Ferme, l’un des deux seuls bâtiments construits de zéro sur tout le domaine (avec la maison des propriétaires). Petite touche belge : cette ferme où a été logé le restaurant gastro du chef Paquot (3 restaurants en France et 7 étoiles au total) a été en grande partie décorée avec les meubles de chez Flamant que Paul Canarelli est venu choisir personnellement dans le showroom de Grammont.

L’aéroport de Figari est accessible du printemps à l’automne via Brussels Airlines au départ de Zaventem. Murtoli ne pouvait rêver mieux pour accueillir les Belges qui trouveront dans ce bout de paradis un endroit qui devrait leur aller comme un gant.

 

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