Ukraine : dix morts dans un bus et une école un jour de rentrée

Dix personnes ont trouvé la mort mercredi à Donetsk lors de bombardements qui ont touché un autobus et une école le jour de la rentrée des classes, malgré le cessez-le-feu signé entre le gouvernement ukrainien et les rebelles prorusses.

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Ukraine : dix morts dans un bus et une école un jour de rentrée
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Dix personnes ont trouvé la mort mercredi à Donetsk lors de bombardements qui ont touché un autobus et une école le jour de la rentrée des classes, malgré le cessez-le-feu signé entre le gouvernement ukrainien et les rebelles prorusses.

Dix jours après la signature de l'accord de Minsk, qui prévoit l'instauration d'une zone tampon entre l'armée ukrainienne et le secteur contrôlé par les indépendantistes le long de la frontière russe, une roquette s'est abattue vers 10H00 (7H00 GMT) sur un autobus, faisant six morts et un blessé, a rapporté l'administration régionale.

Au même moment, un obus est tombé à cinq mètres d'une école, tuant quatre adultes et faisant huit blessés selon la même source. Plus de 200 personnes se trouvaient dans l'établissement, a précisé la région.

Le bilan est le plus lourd à frapper des civils en une seule journée depuis le premier cessez-le-feu conclu le 5 septembre à Minsk. Les combats ont fait 68 morts, civils et militaires, depuis cette date.

Il survient alors que les élèves reprenaient le chemin de l'école dans la zone sous contrôle des indépendantistes, un mois plus tard que dans le reste de l'Ukraine. Kiev s'est dit hostile à la reprise des cours en temps de guerre.

En début d'après-midi, l'accès à la zone touchée était barrée par la police, affirmant que les tirs se poursuivaient à quelques kilomètres.

A l'hôpital de la ville, le chauffeur du bus explique à l'AFP qu'une quinzaine de passagers se trouvaient à bord de son véhicule lors de l'explosion, tandis que trois ou quatre autres personnes attendaient à l'arrêt.

"J'arrivais à l'arrêt dans la rue Poligraficheskaïa, j'allais ouvrir les portes pour que les passagers puissent monter et descendre. Il y a eu une explosion, personne n'a compris ce qui se passait. ça a touché l'arrière du bus. J'ai été blessé à une jambe, quelqu'un m'a sorti", raconte Mikhaïl Drobotoune, 48 ans.

"Cet arrêt est situé dans un endroit où tombent souvent des roquettes", souligne-t-il.

Vika Stegaïlo, une passagère âgée de 33 ans, dont les deux jambes ont été cassées, accuse l'armée ukrainienne d'avoir été à l'origine du tir.

"J'étais dans le bus avec mes enfants. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé, ça a explosé et ensuite je me suis retrouvée dehors. J'ai vu des étincelles... de la fumée... et puis j'étais dans la rue", raconte-t-elle.

"J'étais avec une amie, elle a été tuée sur le coup. Elle avait une fille d'un an et sept mois, comment va-t-elle faire pour vivre maintenant ? Les gens qui font ça ne sont pas humains, c'est inhumain", dit-elle avant de fondre en larmes.

"Il y avait tellement de gens, tellement de sang", poursuit-elle, en s'en prenant au président ukrainien Petro Porochenko. "Qu'a-t-on fait pour mériter ça ? Nous avons des enfants qui ont le même âge que tes petits-enfants. Tu le paieras", promet-elle.

Vadim Juravlov, médecin en chef du service traumatologie, affirme que trois personnes ont été tuées dans le bus et 25 blessées, dont huit gravement.

Pendant ce temps, des observateurs des deux camps ainsi que de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) étaient censés prendre leurs quartiers dans la journée le long de la ligne de partage entre les deux camps afin de surveiller le cessez-le feu, a indiqué mardi soir le porte-parole de l'armée ukrainienne, Andriï Lyssenko.

Les pro-russes contrôlent une zone d'environ 230 km sur 160 qui représente quelque 3% du territoire ukrainien, mais 9% de sa population, dans le bassin minier et sidérurgique du Donbass.

L'Otan a affirmé mardi que "des centaines" de soldats russes se trouvaient toujours en Ukraine aux côtés des séparatistes en dépit d'un "retrait significatif". L'UE a décidé de maintenir ses sanctions contre la Russie, qui dément de son côté toute présence de ses troupes en Ukraine.

Les deux pays s'opposent notamment sur le dossier du gaz, Moscou ayant coupé en juin l'approvisionnement de Kiev pour exiger le paiement d'une dette désormais évaluée à 5,3 milliards de dollars. Ils devraient se retrouver jeudi à Bruxelles pour de nouveaux pourparlers sous l'égide de l'Union européenne, qui redoute des coupures cet hiver dans les 28 pays membres si Moscou ne reprend pas ses livraisons à l'Ukraine.

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