Saperlipopette, il y a toujours une gauche

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C’est drôle, la vie politique.

La Flandre croyait être débarrassée du débat gauche-droite en mettant les socialistes francophones hors jeu au fédéral, et voici qu’elle découvre qu’il reste des valeurs, des politiques, des ukases qui ne sont pas acceptables par la droite, et qui restent défendues bec et ongles. C’est le CD&V qui a pris la relève, en se positionnant sur la gauche des deux autres partis flamands. Et voilà une suédoise qui a toutes les allures de la tripartite, provoquant des bouderies, des portes qui claquent, nécessitant de longues tractations. Et aboutissant in fine à ce qu’on pensait révolu au vu du casting et aux intentions affichées par la coalition suédoise, à de nécessaires compromis.

On promettait une révolution du modèle social. Que nenni, il faudra mettre de l’eau dans le vin de ce virage politique, sans plus pouvoir incriminer le PS mais le CD&V qui a lui aussi ses tabous, ses vaches sacrées et ses piliers à préserver.

Il ne faut pas exagérer la portée de la crise actuelle. Primo, les différends ne sont pas irréductibles ; secundo, l’agitation du CD&V et de l’Open VLD tient de la nécessité pour chacun de soigner son image : le premier ne veut pas passer pour un parti asocial auprès de la gauche du spectre politique flamand, et le second ne veut pas passer pour un parti qui dit amen à tout ce que les autres décident ; tertio, aucun des partis à la négociation n’a intérêt à ce que la suédoise échoue avant d’avoir vu le jour.

Piquant toutefois de constater que les deux partis pour lesquels on prédisait le pire à l’entame des négociations, ne sont en aucun cas les fauteurs de trouble. La N-VA en effet est irréprochable : elle ne fait aucune vague. C’est simple : on ne l’entend pas. On pourrait même écrire qu’à ce stade, c’est le parti flamand qui se profile comme le plus responsable dans cette aventure, comme s’il n’avait d’autre exigence que de se mettre au travail. Oubliées les exigences de son programme, au frigo les demandes fortes. Idem pour le MR qui bénéficie même de ce crêpage de chignons entre la gauche et la droite de la future coalition, en permettant à Charles Michel d’obtenir sans ferrailler la position de compromis acceptable par son camp francophone. Les deux partis flamands travaillent pour lui en quelque sorte, au centre du jeu. On est toutefois curieux de voir le résultat final et de mesurer à quel point l’audace sera diluée dans ces compromis, éternels.

 

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