Nous voulons voter contre Donald Trump
Avec Barack Obama, les Américains avaient écrit l’Histoire : un Noir à la Maison-Blanche ! Avec le recul, peut-on encore parler de bonne surprise ? D’aucuns font la moue aujourd’hui. Sans doute sont-ils nostalgiques du temps où le « gendarme du monde » dégainait plus vite. La Crimée est perdue, assurément. Qu’en pensent la majorité des Criméens ? Mais, surtout, n’était-ce pas le « juste prix » à payer pour s’asseoir du même côté que les Russes – en Syrie ou en Iran ? Soit. L’heure du bilan sonnera bien assez vite…
Les Américains écriront-ils l’Histoire à nouveau ?
Fin 2016, les Américains écriront-ils l’Histoire à nouveau ? Porteront-ils pour la première fois une femme à la tête de leur pays ? Hillary Clinton n’a évidemment pas la grâce de Barack Obama, mais c’est à présent un visage familier, qui incarne bien cette Amérique démocrate, éclairée, avec laquelle l’Europe se reconnaît des liens de cousinage.
L’Histoire offre hélas ! aussi parfois la grimace du pire. Du côté républicain, c’est un milliardaire dangereux, vulgaire et à la tignasse affligeante, qui fait la course en tête. Encore et encore. Donald Trump a pour lui qu’il a réussi en affaires – et c’est peu dire. Pour l’heure, face à une opinion publique américaine traditionnellement réceptive aux discours anti-establishment, il met tout son talent de bateleur à disqualifier l’intelligence en la faisant passer pour de l’élitisme. Navrant. Payant.
Nous avons espéré. Jusqu’ici, cependant, le feu de paille ne s’est pas éteint. Au contraire : les sondages et les sondeurs nous invitent maintenant à rompre avec cette image, devenue avec les mois forcément inadéquate. C’est un incendie et nous sommes au balcon…
Bien sûr, nous, ici en Europe, ne manquons pas de personnages troubles du même genre, au mieux populistes, au pire d’extrême droite. Ils polluent les débats et contaminent la pensée de droite, avec leurs slogans et leurs réponses simplistes. Nous ne jouons toutefois pas dans la même division. Donald Trump vise rien moins que la Maison-Blanche ! Tout en continuant, dans le contexte mondial que l’on sait, à proférer des énormités anti-musulmanes.
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Nous ne participerons pas aux caucus et aux primaires qui débutent ce lundi, et ne voterons pas le 8 novembre prochain.
Nous n’avons d’autre choix que de nous en remettre aux Américains.
Pour que Trump redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un simple nom de tour.