Pourquoi le G7 se tient en Sicile ?

Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-uni, Italie, Canada... Les dirigeants des pays se rassemblent chaque année afin de permettre la création et l'officialisation de nouveaux accords économiques. Les chefs d'Etat ou de gouvernement ainsi que les présidents de la Commission et du Conseil européens se sont réunis ce jeudi à Taormina, le "Saint-Tropez" de la Sicile. Cette petite ville touristique était en état de siège, le temps d'une journée.

Florence, Lampedusa ou Taormina ?

Au delà des plages de sable fin et des rayons de soleil réconfortants, l'image de la Sicile est parfois victime de stéréotypes tournant autour de la mafia. "Tout était déjà prévu mais quand, lors d'un sommet international, j'ai entendu un leader faire une blague stupide et pleine de préjugés sur la Sicile soi-disant "terre de la mafia", (...) j'ai décidé que le G7 devait avoir lieu là-bas, et non à Florence", avait alors déclaré Matteo Renzi.

C'est donc pour tordre le coup à ce cliché que le G7 s'est tenu en Sicile. Mais dans les premiers temps, c'était l'île de Lampedusa qui avait été évoquée pour la réunion. L'ancien chef du gouvernement avait en effet souhaité ouvrir les yeux des dirigeants sur la crise migratoire que subit l'île et les migrants. Plusieurs naufrages de bateaux clandestins ont provoqué la mort de centaines de personnes cherchant à fuir leur pays. Mais pour des raisons principalement logistiques, l'idée du lieu a dû être abandonnée.

Des mesures exceptionnelles pour les habitants

Selon le Huffington Post, la venue des hauts dignitaires entraîne la mise en place de mesures exceptionnelles, pas toujours évidentes à accepter pour les habitants plus habitués à recevoir les touristes que des personnalités politiques. Depuis le début du mois de mai, bulldozers et machines de chantier se succèdent pour que l'événement soit un succès. Le célèbre théâtre grec a été nettoyé après 50 ans de négligence, les routes ont été restaurées, le viaduc prêt à s'écrouler a été réparé...

Un héliport a même été construit pour pouvoir accueillir les hélicoptères de certains dirigeants plus exigeants (comme Donald Trump). A l'image du porche royal belge, la voiture officielle du président américain "The Beast" était trop large pour traverser les étroites ruelles de la vieille ville. Heureusement, pas question d'élargir les rues et de déplacer les maisons cette fois.

14 millions d'euros pour "réaffecter" la ville et les alentours

"On dirait que la ville vient d'être bombardée, c'est de la folie", explique à l'AFP Turi Siligato, 53 ans, propriétaire d'un restaurant, en désignant les gravats tout autour de lui et les trottoirs dont la rénovation a contraint plus d'un commerce à fermer ses portes. Des hôtels ont également été contraints d'annuler les réservations faites par les touristes qui verront, selon les locaux, une ville en chantier alors que la saison touristique bat son plein.

Le maire de la ville, Eligio Giardina, reconnaît que "Je suis sans doute l'homme le plus détesté de Taormina", après avoir essuyé de nombreuses critiques. La ministre italienne Maria-Elena Boschi est, quant à elle, optimiste : "On a dit beaucoup de banalités sur la Sicile. Mais nous avons surmonté de vieux stéréotypes".

Sécurité maximale

Un défilé d'anti-mondialistes devait défiler ce vendredi. 3.000 à 4.000 étaient annoncées. Le spectre du terrorisme et des extrémistes planait toujours. La sécurité a donc été évaluée à son maximum, bouclant de nombreuses rues et accès stratégiques. Plus de 7.000 policiers, carabiniers, tireurs d'élite et militaires étaient sur le pied de guerre pour l'occasion afin d'éviter tout accident.