Malala couronnée, le coup de jeune des Nobel

Journaliste au pôle International Temps de lecture: 2 min

En couronnant Malala Yousafzaï, 17 ans, aux côtés de l’activiste indien Kailash Satyarthi, le jury des Nobel a choisi de mettre en lumière la force vitale et l’énergie tranquille de cette jeune Pakistanaise que les talibans n’ont pas réussi à tuer. Mais, indirectement, ce prix honore aussi toutes les adolescentes qui, dans de nombreux pays du monde, refusent l’obscurantisme et le poids de traditions médiévales, et se rebellent pour avoir le droit d’étudier, de choisir leur vie, leur avenir. En voyageant dans ces pays, c’est toujours un bonheur de voir s’affirmer ces gamines, avec ou sans voile, oser prendre la parole et remettre en cause un ordre que certains voudraient établi pour toujours.

« Prenons nos cahiers et nos crayons, ce sont nos armes les plus puissantes »  : à la tribune de l’ONU, Malala avait, le jour de ses 16 ans en 2013, plaidé avec force pour que toutes les petites filles du monde puissent aller à l’école sans crainte. Le plus prestigieux de tous les prix lui est décerné deux ans, presque jour pour jour, après qu’un taliban heureusement maladroit ait tenté de faire taire cette jeune voix en l’abattant à bout portant dans un bus scolaire, le 9 octobre 2012.

Depuis, Malala est devenue une personnalité qui compte : Hillary Clinton l’adore, Madonna lui a dédié une chanson. L’adolescente est soutenue par une puissante agence de communication qui a mis cinq personnes à sa disposition, ce qui en agace certains. Certes, le Premier ministre pakistanais lui a envoyé un SMS de félicitations mais, dans son pays, beaucoup voient la jeune fille comme une création de l’Occident : ce n’est pas entièrement faux. Sa notoriété est née lorsque, à 11 ans, elle a alimenté un blog en ourdou sur le site de la BBC. Elle y décrivait l’influence grandissante des talibans sur la vallée de Swat où elle vivait.

Mais Malala est assez sage pour résister aux sirènes de la starification. Elle vit désormais à Birmingham avec sa famille, où elle poursuit tranquillement ses études.

Elle a cependant un rêve très particulier : revenir au Pakistan et se lancer dans la politique pour pouvoir réellement faire bouger les choses. Le jour de son discours à l’ONU, elle portait un châle qui avait appartenu à Benazir Bhutto, la seule femme à avoir été jusqu’ici Premier ministre au Pakistan. Elle avait été assassinée fin 2007, peu après son retour d’exil. Ose, Malala, mais sois prudente… Car, clairement, cette adolescente mûrie trop vite a la politique dans le sang. N’a-t-elle pas invité les Premiers ministres d’Inde et du Pakistan, frères ennemis, à venir ensemble recevoir le prix le 10 décembre à 0slo ?

 

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