Championnats d'Europe de judo: jamais deux sans trois
Après 2012 et 2013, Joachim Bottieau (-81 kg) veut encore une médaille. Découvrez notre dossier complet!
- Publié le 24-04-2014 à 17h39
- Mis à jour le 25-04-2014 à 08h27
Après 2012 et 2013, Joachim Bottieau (-81 kg) veut encore une médaille. Après une journée noire avec les défaites, trop rapides, de nos représentants en -66 kg, la délégation belge abattra trois atouts, ce vendredi, à Montpellier, théâtre des Championnats d’Europe. En -73 kg , Dirk Van Tichelt et Sami Chouchi se livreront un petit duel à distance, l’un comptant sur son expérience, l’autre sur sa fougue.
En -81 kg, Joachim Bottieau visera, lui, la passe de trois… médailles, après celles décrochées en 2012 et 2013. Pour parvenir à ses fins, le Hennuyer s’est remis en question, privilégiant la muscu pendant de longs mois afin d’en imposer à ses adversaires. "Auparavant, j’avais tendance à fuir le combat ou plutôt à m’adapter à l’autre. Désormais, je veux le mener parce que je sens que j’en ai le potentiel physique. Mais tout ça a demandé un temps d’adaptation, il est vrai plus long que ce que je ne pensais. Ceci dit, l’essentiel est d’être prêt aujourd’hui."
Joachim n’est pas du genre à multiplier les objectifs sur une saison. L’ Euro en est un, avec le Mondial… "J’ai manqué la finale de peu l’an dernier, à Budapest, et j’en éprouve encore des regrets. J’espère les effacer avec une excellente prestation. Ma dernière sortie, en Turquie, m’a rassuré parce que j’y ai retrouvé cette vitesse d’exécution qui me manquait trop en début d’année."
Actuel n°16 mondial, Joachim Bottieau, 25 ans, est arrivé à maturité. Confiant en ses moyens physiques, il affiche également un mental d’acier. Et il en aura bien besoin pour écarter tous les adversaires qui se présenteront à lui, à commencer par le Biélorusse Stsiashenka.
Un tirage au sort datant de mercredi soir, mais qu’il ne souhaite connaître que le matin de la compétition, histoire de dormir tranquille. Avec Joachim, rien n’est laissé au hasard… Comme ses fameuses fiches sur lesquelles il note toutes les caractéristiques de ses rivaux potentiels, parmi lesquels le Géorgien et les deux Français.
Van Tichelt, clap dixième
Les années se suivent, mais elles ne se ressemblent pas pour Dirk Van Tichelt. Après une saison 2013 qu’il qualifie lui-même de "phénoménale" , l’Anversois connaît un début 2014 très délicat.
"Je me suis blessé début janvier alors que j’étais en stage dans mon club, à Coxyde. Pendant un combat, je me suis pris le pied dans le tatami. Sur le coup, j’ai ressenti une douleur, mais je ne m’en suis pas formalisé. J’ai continué l’entraînement. J’ai même décidé d’enchaîner avec le stage à Mittersill, en Autriche. Une fois sur place, le mal est revenu et j’étais incapable du moindre mouvement."
Raison pour laquelle Dirk n’est plus apparu en compétition depuis août 2013, au Mondial brésilien, où il a décroché le bronze. "D’autant que je me suis à nouveau blessé début mars ! J’étais, alors, en stage au Japon. Un jour, au lever, j’avais mal à la nuque. Une espèce de torticolis, si ce n’est qu’il s’agissait d’un problème nerveux, pour lequel j’ai encore subi une infiltration il y a une semaine."
Autant dire que Dirk Van Tichelt ne se présente pas aux Championnats d’Europe en pleine possession de ses moyens. "Exact ! Mais, pour me donner du courage, je me dis que, début 2013, j’ai passé une semaine à l’hôpital suite à une infection bactérienne, ce qui ne m’a pas empêché de décrocher une médaille de bronze au Mondial. Entre autres… J’ai gagné beaucoup de combats, confortant ma place de n°2 mondial."
Malgré tous les aléas, Van Tichelt figure, aujourd’hui encore, à la deuxième place du ranking mondial et pourrait même retrouver la première (ce fut déjà le cas en 2009…) s’il parvient en finale de cet Euro . "Je préfère ne pas y penser, prendre combat par combat…"
Le premier, ce vendredi, l’opposera à une vieille connaissance en la personne de l’Espagnol Uematsu.
Chouchi, clap première
Il a encore tout à apprendre. Logique. Montpellier sera le premier rendez-vous européen pour Sami Chouchi, 21 ans. Mais le Bruxellois est un judoka pressé de montrer ce dont il est capable. En plus, il déteste perdre. Même à l’entraînement… "Je suis un puncheur !" lance-t-il.
De fait, Sami pratique un judo agressif qui lui a, déjà, valu quelques satisfactions comme fin janvier, lorsqu’il remporta l’Open de Visé.
"Je m’étais planté une semaine auparavant, à Casablanca, et j’avais la rage ! Mais cette victoire à Visé fut un déclic…"
Déclic, oui, parce qu’il a enchaîné avec une septième place à Vienne et, surtout, une troisième à Prague, synonyme de qualification pour cet Euro . Mais le sociétaire de La Chenaie, à Uccle, n’est pas à l’abri de claques comme celle qu’il a prise à Samsun, en Turquie. "J’y ai commis une erreur, celle de réfléchir, et j’ai pris une tôle. Je m’en souviendrai…"
Étudiant en Éducation physique, Sami Chouchi est venu au judo, à cinq ans, parce qu’il était hyperactif. "Je n’étais pas facile à vivre et ma maman m’a emmené au club avec mon frère. Je la comprends et, en même temps, je l’en remercie aussi parce que je ne serais pas là sans elle."
Sacré champion de Belgique en 2011, à Renaix, Chouchi n’a remporté qu’une seule médaille internationale dans les catégories d’âge. C’était l’an dernier, à l’ Euro juniors, à Sarajevo.
Il n’empêche, on croit beaucoup en lui à la Fédé … "Je ne ressens aucune pression, juste un peu de stress, dont j’essaie de tirer le positif. Inutile de se prendre la tête. Dans la vie de tous les jours, j’essaie de me donner les moyens de mes ambitions. Je me dis que le judo, c’est maintenant ou jamais !"
À Montpellier, ce sera d’abord face au Turc Vanlioglu, puis, s’il passe, face à la montagne française, nommée Ugo Legrand. Ça promet !
Un petit tour et puis s'en vont
Un petit tour et puis s’en vont ! Comme lors des deux précédentes éditions, Kenneth Van Gansbeke et Jasper Lefevere (-66 kg) ont été battus d’emblée, ce jeudi, à l’ Euro de Montpellier. Le premier s’est incliné face au Français Korval, le second, des œuvres du Roumain Szoke. Amertume…
"Perdre sur une pénalité après six minutes et demie de combat est vraiment rageant !" a soufflé Van Gansbeke. "Après avoir été mené d’un yuko, puis avoir rétabli l’égalité, j’étais persuadé que je l’emporterais. Mais, lors de la prolongation, je ne suis plus parvenu à le menacer et les juges ont décidé que je n’attaquais pas assez, d’où la pénalité. J’avais déjà battu Korval l’an dernier… Je dois maintenant me tourner vers les premières épreuves qualificatives pour les Jeux de Rio, à savoir Cuba et San Salvador."
Jasper Lefevere a, lui, perdu par yuko face à Szoke.
"Je n’ai pas bien combattu. Je ne comprends pas. Tout se passait bien à l’échauffement. J’étais le meilleur pendant les deux premières minutes de combat. Il m’a, alors, surpris en contre. J’ai augmenté le rythme, mais ce fut sans effet. Je suis très déçu…"