France: Polémique après une décision ordonnant le retrait d'une statue de Jean-Paul II
La statue du Pape Jean-Paul II trônant sur une place Ploërmel est-elle en contradiction avec la loi de séparation des Églises et de l'Etat ? En ordonnant le retrait du monument du domaine public, le Tribunal administratif de Rennes a répondu "oui" à cette question.
- Publié le 05-05-2015 à 15h15
- Mis à jour le 05-05-2015 à 15h23
La statue du Pape Jean-Paul II trônant dans la commune de Ploërmel est-elle en contradiction avec la loi de séparation des Églises et de l'Etat ? En ordonnant le retrait du monument du domaine public, le Tribunal administratif de Rennes a répondu "oui" à cette question.
"La statue du pape Jean Paul II érigée en 2006 sur une place publique de la commune de Ploërmel est entourée d'une arche surplombée d'une croix, symbole de la religion chrétienne, qui, par sa disposition et ses dimensions, présente un caractère ostentatoire", estime la cour citée par France 3 Bretagne.
Dans un communiqué, la Fédération de la libre pensée qui a monté cette requête avec deux habitants de la commune, a rapidement réagi qualifiant de "nouvelle victoire de la libre pensée".
"Le maire de Ploërmel a fait ériger une monumentale statue du pape Jean-Paul II sur une place publique,surmontée d’une croix de 10 m de haut, en violation flagrante de l’article 28 de cette loi. Comme pour la question des crèches chrétiennes, la Libre Pensée a saisi les juridictions administratives pour faire cesser cette violation de la loi", est-il écrit dans un communiqué.
"Le tribunal s’est prononcé en faveur de la suppression de la croix", a expliqué au quotidien Ouest France le maire de Ploërmel Patrick Le Diffon. "Si on enlève la croix, c’est l’auteur qui peut nous attaquer…".
Ce dernier attend désormais la réception du jugement écrit du tribunal et décidera ou non dans les six mois de faire appel.
Cette statue, oeuvre de l'artiste russe Zurab Tseretli, est installée depuis 2005 sur une place rebaptisée "Saint Jean Paul II" et n'arrête pas de faire parler d'elle. Elle avait été bâillonnée, peinturée et déjà attaquée en justice.
En 2010, en effet, ce même tribunal administratif de Rennes avait déclaré illégale, pour les mêmes raisons, une subvention de 4.500 euros versée en 2006 par le Conseil général du Morbihan à la ville.