On était à Valence pour le Clasico

Le thermomètre affiche plus de 25 degrés. Un temps estival pour cette finale 2014 de la Coupe du Roi en Espagne. Située à environ 3h30 de Madrid et de...Barcelone, Valence était le lieu idéal pour cette finale de la Copa del Rey. En 2011, le terrain du club Ché avait déjà accueilli la finale entre ces mêmes équipes. Finale remportée à l'époque par les Merengues avec un but du grand absent du jour: Cristiano Ronaldo.

Mais un clasico, c'est plus qu'un match de 90 minutes. Depuis l'aube, Valence voit ses rues colorées de maillots madrilènes et catalans. Deux Fans Zones ont été installées dans la ville. Les Blancs de la capitale ont leur village de supporters installé dans les jardins du Turia. l'ancien fleuve aujourd'hui transformé en parc au coeur de la ville. Les Blaugranas sont quant à eux dans la zone universitaire. Concerts, animations pour enfants, bars, jeux vidéos, mini-terrains de football, chaque Fans Zone permet aux familles et aficionados des équipes de s'occuper en attendant 21h30, coup d'envoi du clasico.

Les noms floqués sur les vareuses des supporters rappellent la grandeur actuelle et passée de ces équipes de légende. Aux cotés des noms comme Messi, Neymar, Ramos ou Ronaldo, on retrouve en effet ceux des Beckham, Zidane, Raul, Ronaldinho, Eto'o ou Ibrahimovic.

"On doit gagner. Il n'y a pas d'autre choix" nous confie Luis de Madrid. "C'est contre le Barça, seule la victoire est envisageable. On est toujours en course sur les trois tableaux: l'Europe, le championnat et cette finale. Eux sont en plein doute. Même sans Cristiano, on doit gagner" Eliminé par l'Atletico Madrid en Coupe d'Europe et distancé en Liga, le Barça pourrait tout perdre en deux semaines. Sans doute les plus difficiles de Tata Martino depuis son arrivée. La présence de Pinto dans les buts, l'absence de Piqué en défense et l'inefficacité de Messi et Neymar depuis 2 matchs inquiètent les fans du Barca. "Mais Messi répond toujours au rendez-vous contre Madrid." espère Maria, les joues maquillées de rouge et bleu. "Un clasico, ça motive les joueurs. Si on perd c'est une catastrophe."

L'ambiance est bon enfant entre les plus de 50.000 supporters des deux équipes qui se croisent dans les rues. Vers 20h, les avenues entourant le stade Mestalla commencent à se remplir. Le stade de Valence affiche bien évidemment complet pour ce choc.

21h30. Le match débute, il est presque impossible de trouver la moindre place dans les bars et restaurants de la ville équipés d'écrans de télévision. Le match ne se vit pas que dans l'enceinte du stade. Partout en ville, des clameurs se font entendre à chaque occasion. Il ne faut que dix minutes à Di Maria pour ouvrir la marque. Un but d'ouverture qui plonge encore plus les Barcelonais dans le doute. Le Real est bien organisé, laisse très peu d'espace et tente des contres rapides.

0-1 pour Madrid à la mi-temps. Les chants de supporters merengues résonnent dans la ville, trouvant directement un écho dans les chants du camp opposé.

67ème minute. Alors qu'on se demande comment le Barça va marquer, vu son nombre d'occasions plus que limité, Bartra reprend un corner de la tête et croise le ballon dans le coin du but d'Iker Casillas. L'ambiance change de camp. "Maintenant on doit gagner!" s'écrie Juan, habitant de Valence mais fan du Barça. "Attention à la moindre perte de balle parce qu'avec Bale et Benzema ils sont capables de marquer". Dans les tribunes du Mestalla, Cristiano Ronaldo fulmine aux côtés de Marcelo, Arbeloa et Khedira, les blessés du Real Madrid. Tout est à refaire pour les blancs de la capitale.

Plus que 10 minutes avant la fin du temps réglementaire, Modric vient d'envoyer un tir foudroyant sur le poteau. "Avec la fatigue, ça peut tomber des deux côtés maintenant" commente Matteo, un étudiant italien, fan des Blaugranas. "Neymar et Messi ne font pas grand chose aujourd'hui. Peut-être vont-ils sortir une action avant la fin du match".

84ème minute. L'action d'éclat viendra de l'homme qui valait 100 millions. Le Gallois Gareth Bale au terme d'une accélération phénoménale et un grand pont sur Bartra trompe Pinto. En l'absence de Ronaldo, beaucoup à Madrid espéraient un grand match de l'ancien joueur de Tottenham. Une course de 60 mètres toute en puissance pour un but historique.

89ème: Neymar maudit. Pour l'une des premières fois du match, le Brésilien se trouve en position de tir face au but de Casillas. Son tir s'écrase sur le poteau et revient dans les bras du portier international espagnol.

Fin du temps règlementaire. Le but de Gareth Bale offre la Coupe à Madrid, la nuit sera blanche à Valence. La joie des joueurs de Madrid contraste avec la mine des barcelonais. Parmi eux, l'entraineur Tata Martino dont l'avenir à la tête du Barça s'est sans doute décidé ce soir.

Le Roi d'Espagne Juan Carlos remet la Coupe à Iker Casillas. Un premier titre madrilène pour Carlo Ancelotti. Mestalla est madrilène pour un soir.