Willy Borsus: "Rudy Demotte est le délégué syndical des francophones"
Willy Borsus fait actuellement partie de l’équipe de négociateurs MR en vue de former une coalition suédoise au niveau fédéral. S’ils sont nombreux à déjà le voir devenir ministre à ce niveau de pouvoir, l’homme est aussi chef du groupe MR au Parlement wallon... et il prépare sa rentrée.
- Publié le 31-08-2014 à 17h14
- Mis à jour le 01-09-2014 à 08h21
Willy Borsus fait actuellement partie de l’équipe de négociateurs MR en vue de former une coalition suédoise au niveau fédéral. S’ils sont nombreux à déjà le voir devenir ministre à ce niveau de pouvoir, l’homme est aussi chef du groupe MR au Parlement wallon. C’est à ce titre qu’il prépare le travail d’opposition de son équipe de députés en vue de la rentrée parlementaire au sud du pays.
Sur les négociations en cours au fédéral, nous sommes rapidement prévenus. Pas un mot ! "En tant que négociateur je me suis imposé un devoir de réserve", précise-t-il.
Service minimum dans les bus wallons
Mais revenons à nos Wallons. Le groupe MR s’est donc réuni jeudi afin de préparer le terrain des prochaines joutes parlementaires wallonnes. "Nous avons procédé à une analyse budgétaire. La Wallonie est dans une situation délicate contrairement à ce qu’avançait l’ancien ministre du Budget, André Antoine."
Dans un deuxième temps, les députés wallons du MR ont avancé sur quelques propositions qui seront soumises à l’Assemblée dès la rentrée parlementaire. "La première visera la suppression de toute une série de structures. La Wallonie doit trouver 1,3 milliard d’euros, ce qui représente 10 % de son budget : c’est une situation d’austérité dure que l’on essaie de masquer. Nous ne comprenons pas pourquoi la DPR ne prévoit pas un travail d’élagage et de rationalisation des structures wallonnes", explique Willy Borsus.
La deuxième proposition est manifestement en phase avec le travail du MR au fédéral puisqu’il s’agit de proposer au Parlement wallon de mettre en place le service minimum dans les bus wallons. "On enregistre ces dernières années une moyenne annuelle de 20 jours de grève, dont 50 % sont des jours de grève sauvage. Ce type de mécanisme est nécessaire", poursuit-il.
"Le CDH est faible face au PS"
Enfin, c’est au niveau de l’énergie que le groupe MR veut également marquer le coup : "Il faut travailler sur le prix de l’énergie. Il n’est pas normal que les Wallons et les Wallonnes paient leur électricité plus cher que dans les pays voisins".
D’autres problèmes chipotent encore le député libéral : le nombre important de ministres dans les exécutifs wallons et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Pourquoi fallait-il dédoubler le poste de ministre-président entre les deux gouvernements ? Quand je vois que Rudy Demotte n’a aucune compétence fonctionnelle et qu’il incarne une sorte de délégué syndical des francophones, je ne comprends pas. Pendant cinq ans, le PS a défendu la formule d’un ministre-président unique et à présent ils font le contraire."
Le CDH en prend aussi pour son grade : "Ils ont cédé face au PS. Avant les élections, ce parti voulait le service minimum dans les Tec, ils ne l’ont pas obtenu. Ils ont laissé le PS gonfler le nombre de ministres. Le CDH est faible face à ce parti".
En conclusion, Willy Borsus laisse encore une chance au gouvernement wallon de remonter dans son estime : "Il a raté sa première session avec le casting pléthorique et une DPR qui manque totalement de souffle et qui passe à côté des vrais enjeux. Elle résonne surtout par tout ce qu’on n’y trouve pas. Il leur reste la deuxième session et la confection du budget pour se rattraper".