Un drôle de mercato s’apprête à fermer ses portes

L’UEFA a autorisé les clubs à transférer des joueurs sous contrat jusqu’à ce lundi à 23h59.

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Les clubs étrangers de second plan ont investi le marché belge. Ainsi que les invests du Qatar. Les allées et venues subites de Conte (Anderlecht), Milivojevic (Olympiacos), Jorgacevic (Anderlecht), Jorgensen (Zulte Waregem), Vossen (Middlesbrough), Gedoz (FC Bruges), Lestienne (Genoa), Kaminski (Famagouste) ou Menga (Benfica) laissent augurer un lundi agité.

Petit rappel technique tout d’abord : le 31 août coïncidant avec le jour de repos dominical, l’UEFA a autorisé les clubs à transférer des joueurs sous contrat jusqu’à ce lundi à 23h59. Mais dans la pratique, la lourdeur du système d’enregistrement des transactions empêche les accords entre les clubs et/ou les joueurs de se finaliser au delà de 23 heures. Le temps ensuite de passer à un encodage aussi fastidieux que minutieux. Chaque année, la course contre la montre débouche ainsi sur des frustrations et des transferts avortés pour quelques minutes à peine. C’est dire le souci de la plupart des dirigeants de clubs de ne pas se trouver acculés à devoir additionner au stress de la négociation, l’angoisse du timing. Raison pour laquelle on a connu un très net regain d’activités depuis vendredi, avec une courbe croissante vers la fin du week-end. Pour clore, aujourd’hui, un mercato un peu spécial.

1. On dégraisse le plus vite possible puis on avise. La gabegie salariale née de l’augmentation substantielle des droits TV à partir de 2005 (le contrat Belgacom les faisait passer de 45 à 108 millions sur trois ans) a bel et bien vécu. On en avait déjà eu un aperçu au travers du dégraissage de 31 joueurs opéré en mai 2013 par Anderlecht. Si tant est qu’elle ne se suffise à elle-même, la confirmation est également venue cette année dans le chef du Standard et du FC Bruges où l’on a à la fois liquidé les fonds de tiroir et évacué la problématique de certains gros contrats encombrants (Tchité, Larsen et Gudjohnsen au Club) tout en tentant de réaliser un bénéfice parfois très substantiel comme cela a été fait à Sclessin avec Vainqueur (7 millions) et Batshuayi (6 plus pourcentage).

Alors qu’au parc Astrid, un peu moins de 16 millions entraient dans le même temps dans les caisses (Kouyaté, Bruno, Pollet, Gillet). Qu’on fait les directions de tout cet argent ? On se l’est longtemps demandé. Du moins jusqu’à la signature de Defour (pour une somme record de 6 millions) qui a lancé le signal de départ, pour le moins tardif, du mercato des « historiques ». Avec, ces dernières heures, des mouvements pratiquement continus : Conté (de Zulte Waregem à Anderlecht pour 1,5 million), Jorgensen (du FC Bruges à Zulte Waregem en prêt avec option), le Brésilien Gedoz et le Colombien Izquierdo (pour respectivement 700.000 euros et 3 millions au FC Bruges), Milivojevic (prêt à l’Olympiacos), Kaminski (prêt à Anarthosis Famagouste), Menga (du Lierse à Benfica) ou Simaeys (de Genk à Samara).

En attendant l’officialisation de transactions en cours : le Néerlandais Vormer (de Feyenoord à Bruges) ou le gardien serbe Jorgacevic (libre vers Anderlecht).

2. Un seul vainqueur : le grand battu annoncé. Sans parler d’une saison de transition, le début de campagne 2014-15 d’Anderlecht s’annonçait délicat. Fin juillet, Hasi lui-même n’en menait pas large et ne se privait pas de distiller ses appréhensions à quelques journalistes de ses connaissances. Cinq semaines plus tard, alors que le Club de Bruges était pressenti pour un départ en trombe sur base de sa politique de continuité, c’est bel et bien le Sporting qui s’est fait la malle (14 sur 18).

Au bénéfice, sans doute, d’une fin d’été sans la moindre obligation européenne, contrairement à ses rivaux du FC Bruges ou du Standard.

3. Aucun transfert vers le top européen. Hormis Batshuayi (du Standard vers Marseille), Menga (du Lierse à Benfica) ou Koulibaly (de Genk à Naples), on ne peut pas dire que les clubs phares des cinq championnats majeurs se sont bousculés sur le territoire national afin d’y arracher les éléments les plus en vue de la Jupiler League.

Si la Belgian Wave fait des vagues sur la scène internationale, c’est essentiellement à partir d’un épicentre situé loin de nos frontières. Les meilleurs – c’est-à-dire le noyau élargi des Diables – ayant déserté le pays depuis longtemps, il n’est donc pas étonnant que les recruteurs des grands clubs étrangers passent leur chemin en laissant le champ libre aux formations du subtop. Voire carrément à celles des séries inférieures. Il y a peu encore, les oracles prédisaient le Big Four à Cheykou Kouyaté : s’il hume aujourd’hui les parfums de la Premier League, c’est à West Ham plutôt qu’à Arsenal ou à Manchester City.

Quant à Jelle Vossen ou à Vadis Odjija, si on leur avait parlé de Norwich ou de Middlesbrough en Championship voici deux ans, ils auraient ri de toutes leurs dents. Or, faute de choix, ils y sont depuis ce week-end. Mais en ayant triplé voire quadruplé leurs émoluments.

4. Le Qatar s’ancre en Belgique. Appréhendé dans un premier temps comme un phénomène isolé, le passage d’Ezekiel du Standard à Al-Arabi a fait des émules. Mpoku a profité de la même filière, via le même club et le même fonds d’investissement pour quitter Sclessin… et y revenir tout aussitôt pour un prêt de 6 mois.

Avant une location dans une compétition plus huppée, à l’instar de Lestienne, happé lui aussi par l’appel du désert, l’espace d’une signature et d’une location qui devrait être l’apanage de la Genoa. Le Brugeois n’est sans doute pas le dernier sur une liste de cibles d’investisseurs du Golfe qui cherchent la plus-value auprès d’éléments de l’équipe nationale Espoirs en profitant ainsi du phénomène d’aspiration dans le sillage des Diables. Tout en garantissant des revenus pratiquement net d’impôt aux bénéficiaires de ces curieux expatriés.

 

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