Philippe Moureaux: «Ne faisons pas d’amalgames»

Dans une interview au « Vif », Philippe Moureaux revient sur les affrontements politiques des dernières semaines. « Il faut combattre les idées nauséabondes, mais ne focalisons pas sur la collaboration ».

Journaliste au pôle Pouvoirs Temps de lecture: 2 min

Dans Le Vif cette semaine, Philippe Moureaux revient sur l’attitude à adopter face à la collaboration, au cœur de l’« actu » depuis la mise en cause de membres éminents de la N-VA, ministres du gouvernement fédéral, et leurs déclarations-comportements extrême-droitiers ces dernières semaines. Ajoutez la participation (Le Soir, jeudi) d’un député fédéral nationaliste flamand, Koen Degroote, à un colloque voué à Joris Van Severen, leader du Verdinaso, organisation d’extrême droite avant la Seconde Guerre…

Philippe Moureaux, retiré de la vie politique active, met en garde dans l’hebdomadaire : « Il faut s’attaquer à ce qui constitue aujourd’hui le danger, et pas toujours revenir au passé. Les partis – PS, CDH, Ecolo, FDF, PTB – ont raison de dénoncer le racisme à peine caché de certains ministres N-VA. Ce que je déplore, c’est qu’on cultive parfois un raisonnement pervers : il y a eu des noirs, des collabos en Flandre, et donc la Flandre est noire ». Gare, donc, à l’amalgame.

Contacté jeudi, Philippe Moureaux prolonge et recadre : « Que l’on me comprenne bien : on a eu raison de réagir aux informations qui ont émergé, car les idées nauséabondes ne doivent pas être épargnées. Mais j’ai voulu apporter une précision : il ne faut pas donner l’impression de rejeter une Flandre qui serait tout entière aux côtés des collaborateurs avec les nazis. »

Le socialiste évoque par ailleurs l’amnistie, dit y voir « un mot tout à fait recevable ». Il nous précise : « En tant que telle, l’amnistie pour certaines personnes aurait une certaine logique 30 ans ou 40 ans après les faits, sauf cas exceptionnels, comme la participation à la Shoah, mais elle n’a jamais été possible chez nous parce que, chez certains au nord du pays spécialement, elle était interprétée comme une forme de réhabilitation de la collaboration, ce qui est inacceptable évidemment, et a empêché les francophones de s’avancer. » Faut-il le faire aujourd’hui, s’avancer ? « Non. Ce n’est pas mon souhait. C’est une période noire de notre histoire. Il faut juste ne pas se focaliser là-dessus. Même si, je l’ai dit, nous devons rester intraitables avec les idées nauséabondes, racistes, d’exclusion, qui prospèrent en Europe. »

 

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