J'en ai une autre: quelqu'un sait-il qui a été le premier à parler du
SEMOC? Voici deux liens pour te donner une idée:
http://rr0.org/org/eu/fr/dn/aa/em/SEMOC.html
http://feairplane.canalblog.com/archives/2011/11/14/22674253.html
Réaction de G.B.
J'étais bien j :eune, en 1954, mais quelques remarques :
1. Le terme MOC,
Mystérieux Objets Célestes, est celui proposé (ou repris ?) par Aimé Michel. Or
à l'époque, le pouvoir et les ufologues privés étaient moins éloignés les uns
des autres qu'ils ne le sont aujourd'hui. En particulier parce que certains
s'étaient croisés, quelques années plus tôt, dans la Résistance. On se parlait,
on se consultait plus volontiers qu'aujourd'hui.
2. Le SEMOC était ce
qu'on appelle aujourd'hui une cellule de crise. Je ne suis pas sûre que
l'acronyme soit le bon mais quand j'ai commencé à m'intéresser aux OVNI, j'avais
17 ans, j'ai eu une engueulade maison avec mon père qui m'affirmait que des
études officielles avaient été faites et avaient conclu à l'inexistence d'un
phénomène anormal. Mon père avait des responsabilités syndicales et politiques
importantes, il était de ceux qui ne paraissent pas dans les journaux mais qui
font le boulot derrière les ténors.
3.
Qu'une cellule de crise qui voit disparaître le problème tout seul (fin de la
vague, pas de reprise dans les mois suivants) se mette en sommeil, quoi de plus
normal ? Je vous signale qu'en 1955, la guerre d'Indochine durait encore et que
celle d'Algérie pointait son nez. Sans oublier la guerre froide toujours à deux
doigts de se réchauffer. Les militaires avaient autre chose à faire que de
s'occuper d'une menace somme toute peu menaçante.
Deuxième réaction de G.T.: Et tu as bien eu raison pour ton emploi du temps, j'aurais dû faire
pareil. Le terme MOC est repris, il n'apparaît pas tel quel à
l'époque. Pour ton second point, aucune cellule de crise spécifique aux
"ovnis" n'apparaît nulle part. Quant aux responsabilités syndicales, politiques
à l'occasion mais en arrière plan, j'ai cru me voir :)
Par contre, pour le 3ème point, je suis en désaccord. La guerre d'Indochine
s'est achevée en 1954, pas en 1955. Et la guerre d'Algérie, ou les troubles, les
événements, c'est selon, a commencé le 1er novembre 1954.
Troisième réaction de TCI.: Quelques temps après les
fameuses questions écrites à lAssemblée, à la mi-octobre 1954, le Président du
Conseil Pierre Mendès-France réunissait en conseil restreint M. Temple, ministre
de la Défense Nationale et les trois secrétaires dEtat de la Guerre, de la
Marine et de lAir. Il était décidé de la création dune commission Soucoupe
française, la S.E.M.O.C., Section dEtude des Mystérieux Objets Célestes, qui
avait ses locaux au sein de lEtat-Major de lArmée de lAir, boulevard Victor à
Paris où se trouvait également sa tutelle administrative, le bureau scientifique
Air qui deviendra le bureau de prospective et détude. Son existence éphémère
est rendue publique au Journal Officiel du 12 janvier 1955.
Dans une note sur les
Mystérieux Objets Célestes (M. O. C.) Secrétariat d'Etat à l'Air, n°
325/EMFA/A/BS en date du 27 octobre 1954, le Général de Corps Aérien GELÉE,
Major Général de l'Armée de l'Air, reconnaissait la complexité du phénomène et
se prononçait pour la création dune commission spéciale, laissant entrevoir la
possibilité dune étude scientifique pluridisciplinaire :
« Cependant il apparaît que
le problème déborde largement les activités de l'Etat-major et même celles du
Secrétariat d'Etat à l'Air. Le SGACC pour la sécurité de la circulation
aérienne, la Défense Nationale et l'Intérieur en ce qui concerne la sécurité au
sol, sont directement intéressés et les dispositions à prendre devraient être
arrêtées en accord avec ces divers départements.
La création d'une
commission spéciale permettrait de réaliser cette coordination et de faciliter
les enquêtes. Pour être efficace, cette commission devrait être créée à
l'échelon de la Présidence du Conseil, à la diligence par exemple du Comité
d'Action Scientifique de Défense Nationale. Elle pourrait réunir les
représentants du département de l'Air (EM, DTI, DAT) et des départements déjà
cités ; elle serait élargie, si cela était nécessaire, aux organismes tels que
le CNRS (astrophysique) et la Météorologie Nationale pour l'étude des cas
particulièrement intéressants ».
La S.E.M.O.C. était dirigée
par le lieutenant-colonel Richard Martin, lequel dépendait du colonel Poncet,
chef du bureau scientifique. Lépoque est encore à une relative ouverture,
nonobstant les dispositions finalement assez contraignantes en la matière des
dispositions légales relatives aux Archives personnelles en France, Jimmy Guieu
rencontrant Poncet et Martin, lesquels partageront avec lui lexamen de certains
cas et lui montreront les formulaires denquête officiels. La petite section
détude a cependant le mérite de centraliser les observations qui lui
parviennent directement en copie de la Gendarmerie et de la Défense Aérienne du
Territoire (DAT). Il fut envisagé dès ses origines la création dun organisme
interministériel censé remplacer ce qui ne devait être que transitoire.
Si la vague de 54 avait
apporté un nombre incroyable dobservations, lannée 1955 fut assez pauvre en
faits ufologiques et dès novembre, la section détudes était mise en sommeil
avec le plein accord du colonel Poncet. Est-ce à dire que lArmée ne sy
intéressait plus ? La situation est vraisemblablement plus pragmatique. La
S.E.M.O.C. avait été créée avant tout à des fins de communication. Nul ne savait
alors quand cette vague incroyable décroîtrait, ni si lintérêt du public allait
se trouver durablement mobilisé. Une fois les inquiétudes publiques dissipées,
lArmée en revenait à une gestion plus discrète.
Selon Thierry Pinvidic, la
S.EM.O.C. avait été officiellement dissoute en 1966 : « Or cest
justement en 1966 que la « National Academy of Sciences » des Etats-Unis procéda
à une revue du projet « Blue Book », dont la compétence commençait
à être mise sérieusement en doute par lopinion publique américaine encouragée
par les médias (
).
La politique française en
matière dOVNI était indubitablement calquée sur la politique américaine. Le
gouvernement français faisait confiance à lAir Force dont le budget alloué à la
commission denquêtes, léquipe dintervention ainsi que la valeur des
consultants laissaient présager un travail fiable ».
Daprès Claude Poher, les
dossiers constitués par la SEMOC souffraient dun manque de méthodologie,
nétaient « pas assez détaillés et les méthodes de recherche pas
assez claires pour une étude approfondie »
Malgré la disparition de la
SEMOC, consacrée par une note interne diffusée au milieu des années 60 et
demandant à ce que les copies des rapports dobservation dovnis ne soient plus
systématiquement adressés au bureau scientifique, lArmée va néanmoins
poursuivre une longue veille relative à ce sujet, dans laquelle la Gendarmerie
Nationale, au cur du recueil public des données ufologiques, va prendre une
place prééminente...
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