J ’en ai parlé autour de moi. On m’a demandé si j’avais changé de marque de whisky. » Pierre Dauchin n’avait pourtant pas bu dans la nuit du 18 avril. Cet habitant de Liancourt est sûr de ce qu’il a vu. Il en a même rédigé un rapport détaillé, transmis à la gendarmerie de Liancourt. « À 23 h 45, depuis ma propriété de Liancourt sur les hauteurs de la ville, je remarque dans le ciel, côté vallée, à une altitude d’environ 150 mètres, deux lumières mobiles inhabituelles qui, à petite vitesse (moins de 100 km/h), semblent suivre le cours de la Brèche d’amont en aval, c’est-à-dire du Nord vers le Sud. La distance qui m’en sépare est de 800 mètres environ. Le ciel est clair, sans nuages, la température est de 12ºC. Il n’y a pas de vent. Les deux objets volent l’un derrière l’autre. Ils ont la forme d’un triangle équilatéral comportant une petite lumière blanche à chaque sommet », écrit ce dernier dans son courrier.
La gendarmerie enquête
Le phénomène dure sept minutes. Immobiles puis fuyants, les objets évoluent sans bruit. "Depuis ma chambre à l’étage, j’ouvre ma fenêtre pour les observer en évitant les diffractions visuelles du double-vitrage. Pendant plus de deux minutes, je les vois se déplacer. » Puis se séparer. Les trois lumières – deux blanches et une rouge – forment un triangle étrange en face de lui. L’ancien ingénieur est tellement scotché par le spectacle qu’il ne pense même pas à le prendre en photo.
L’ancien conseiller municipal a tout juste le réflexe d’appeler une voisine. «Je lui demande d’observer l’objet dans la direction que je lui indique. Elle le voit, mais, ne portant pas à cette heure ses lunettes de vue, elle n’en distingue que le point rouge qui continue à se déplacer une vingtaine de secondes, s’estompe en direction du plateau d’Ars et disparaît», confie Pierre Dauchin dans sa lettre.
Alors que s’est-il passé dans le ciel de Liancourt cette nuit-là ? À la mairie, personne n’est venue signaler cette apparition nocturne. La brigade de gendarmerie a bien reçu le témoignage de Pierre Dauchin. «C’est le seul. Mais nous prenons au sérieux ce courrier. Les textes nous obligent à faire des investigations après ce genre de signalement. On va se rapprocher de l’aéroport. Cela peut correspondre à un radar météorologique ou autre chose», expliquent les autorités locales, très terre à terre. On est loin du fantasme de l’OVNI de leur côté. «Attention aux drones qui prolifèrent en ce moment», relativise une autre source.
Contacté, le Cercle des suricates de l’Oise, une association d’observateurs du ciel, férus de phénomènes paranormaux, n’est pas surpris. «Selon la description que le témoin en fait, il pourrait s’agir d’un TR3B, un vaisseau qui n’a rien d’extra-terrestre, un avion furtif, un projet caché selon la théorie des complotistes», assure Kevin Rose, le président de l’association.
Si ce dernier n’en a jamais vu « en vrai », il suit de près les explications sur Internet sur le sujet. «Je me demande même si ce genre d’engin ne décolle pas de la base aérienne de Creil», s’interroge Kevin Rose, complètement conquis par le récit crédible du Liancourtois, et persuadé que la défense française pourrait posséder ce type d’avion. Le mystère plane-t-il au-dessus de l’Oise ou dans les têtes ?