"Virer une marée de gens": quand le Mouvement 5 Etoiles menace le personnel du ministère des Finances italien

Un enregistrement sonore dans lequel le porte-parole du chef du gouvernement italien menace en termes crus les fonctionnaires du ministère des Finances faisait scandale samedi en Italie, où les discussions sur le prochain budget restent tendues.

Belga

Un enregistrement sonore dans lequel le porte-parole du chef du gouvernement italien menace en termes crus les fonctionnaires du ministère des Finances faisait scandale samedi en Italie, où les discussions sur le prochain budget restent tendues. 

"S'ils ne trouvent pas l'argent pour le revenu de citoyenneté, nous au M5S (Mouvement 5 Etoiles) on va consacrer toute l'année 2019 à virer une marée de gens du ministère des Finances", déclare Rocco Casalino, porte-parole de Giuseppe Conte, dans cet enregistrement de 2 minutes diffusé par plusieurs médias italiens. S'exprimant apparemment dans un bar à un journaliste à qui il demande d'attribuer ses propos à "une source parlementaire", il évoque "une méga-vendetta", qui sera menée "baïonnette au canon" contre "ces merdeux du ministère".

Et il explique qu'au sein du ministère, des fonctionnaires en place "depuis des décennies" se refusent à trouver "ces 10 milliards" d'euros nécessaires pour instaurer un revenu de citoyenneté. Le M5S (antisystème) tient à faire figurer cette promesse phare dans le budget 2019, mais la Ligue (extrême droite) exige de son côté des baisses radicales d'impôts. Le ministre des Finances, Giovanni Tria, met en garde contre l'alourdissement de la colossale dette publique italienne.

Ces propos ont provoqué un tollé en Italie, où l'opposition de droite comme de gauche a appelé à la démission de M. Casalino. Celui-ci a dénoncé dans la presse une "violation des règles déontologiques les plus élémentaires", tandis que M. Conte lui a renouvelé sa confiance dans un communiqué.

Pour la Ligue, le secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, Giancarlo Giorgetti, bras droit de Matteo Salvini, s'est contenté d'assurer: "Je ne crois pas que le porte-parole du Premier ministre ait le pouvoir de renvoyer qui que ce soit".

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