L’ancien siège de la Royale belge inscrit sur la liste de sauvegarde
La sauvegarde a été préférée à un classement afin de favoriser sa réintégration dans le circuit économique.
- Publié le 24-05-2019 à 09h43
- Mis à jour le 24-05-2019 à 09h44
La sauvegarde a été préférée à un classement afin de favoriser sa réintégration dans le circuit économique.Le gouvernement bruxellois a approuvé à titre définitif, jeudi, l’inscription sur la liste de sauvegarde du patrimoine de l’immeuble dit Royale belge. Objectif de l’opération : protéger cet exemple de réussite de l’architecture moderne, ainsi que le parc qui l’entoure, conformément au souhait partagé des autorités régionales et de la commune de Watermael-Boitsfort où l’ensemble est situé (boulevard du Souverain 25).
Cet immeuble cruciforme sur pilotis, réalisé entre 1967 et 1970 par et pour La Royale belge, porte toujours le nom de son premier occupant, quand bien même la fusion de l’assureur belge avec son homologue français Axa date de 1998.
Sa sauvegarde a été lancée en mai 2017 quand Axa a déménagé vers le centre-ville, place du Trône, et que les rumeurs d’une possible occupation par l’ambassade des États-Unis, à l’étroit le long de la Petite Ceinture, se sont confirmées. Une occupation qui prenait le chemin d’une démolition-reconstruction, le bâtiment comme tel ne pouvant pas supporter les exigences américaines en matière de sécurité (vitrage, parkings souterrains…). Cofinimmo, propriétaire du site, avait contesté la procédure d’inscription sur la liste de sauvegarde devant le Conseil d’État. Les autorités américaines n’ont toutefois pas attendu la réponse pour renoncer définitivement, début septembre dernier, à acquérir le complexe.
Mise en valeur du patrimoine du XXe siècle
"Le défi consistant à créer un bâtiment novateur dans un cadre exceptionnel a été relevé à merveille par le duo d’architectes franco-belge Pierre Dufau et René Stapels, qui s’inspirèrent sans doute du siège social de la société John Deere aux États-Unis, œuvre d’Eero Saarinen, note le cabinet du ministre-Président bruxellois Rudi Vervoort (PS), en charge du Patrimoine, dans un communiqué. Le parc est le fruit du travail des architectes paysagistes Jean Delogne et Claude Rebold."
L’immeuble et son site présentent un intérêt historique, technique, scientifique, artistique et esthétique majeur pour la Région, lit-on encore dans le communiqué. "Sa protection s’inscrit dans le cadre plus vaste d’une réflexion sur la mise en valeur du patrimoine du XXe siècle. Les immeubles de bureaux construits à cette époque sont aujourd’hui des objets d’histoire. Ils ont achevé un premier cycle de vie et il est important d’en conserver les plus remarquables." Dans ce contexte vient d’ailleurs d’être inscrit sur la liste de sauvegarde l’ancien siège des Cimenteries belges réunies (CBR), construit à proximité (chaussée de La Hulpe) dans un contexte historique et socio-économique similaire.
À noter que l’inscription sur la liste de sauvegarde a été préférée à un classement afin de permettre "une gestion plus souple du bien" et favoriser "sa réaffectation et sa réintégration dans le circuit économique".