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Batibouw: la pompe à chaleur veut s’imposer dans le neuf

Daikin a présenté à Turin sa nouvelle unité murale de conditionnement d’air, le plus compact du marché. Un secteur où la pompe à chaleur a effectué une belle percée ces dernières années même s’il lui reste du chemin à parcourir.

Responsable du «Soir Immo» Temps de lecture: 5 min

Ambiance des grands soirs au Museo Nazionale dell’Automobile de Turin, magnifique temple voué aux quatre roues depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Le groupe japonais Daikin a invité la presse européenne pour la présentation de sa nouvelle unité de climatisation murale intitulée « Stylish », la plus compacte du marché.

Fort de ses 67.000 employés, dont 30.000 ingénieurs, Daikin étend toujours plus son emprise sur le monde de la pompe à chaleur, qu’elle soit résidentielle ou destinée aux plus grandes structures comme par exemple les centres commerciaux.

Mais Daikin, c’est bien plus que ce produit qui a le vent en poupe. « Nous mettons au point des applications industrielles utilisées pour les groupes d’eau glacée et traitons également la réfrigération, c’est-à-dire toute la production de froid que l’on retrouve dans les frigos des magasins, des restaurants ou dans les bars, explique Lieven Verstaen, product manager chez Daikin Belgique. Le groupe est également producteur du gaz réfrigérant qui sert à alimenter les pompes à chaleur, ainsi que fabricant du compresseur qui se trouve à l’intérieur. Nous sommes les seuls à le faire. Daikin produit ses pompes à chaleur de A à Z. »

À l’échelle européenne, Daikin emploie quelque 5.500 personnes et compte 10 grands sites de production localisés en République tchèque, en Allemagne, en Italie, en Turquie, au Royaume-Uni et… à Ostende, où travaillent 1.500 personnes. Daikin Belgique compte quant à elle 130 employés répartis sur trois sites : Wavre, Herentals et Gand.

Ayant travaillé il y a une dizaine d’années pour le compte de Daikin Italie à Rome, Lieven Verstaen connaît bien la péninsule, et surtout la partie du sud dont il était le responsable.

À Turin, il accompagne journalistes et installateurs en n’hésitant pas à sortir l’une ou l’autre anecdote sur ce passé transalpin qui, dit-il, lui a beaucoup appris et ouvert les yeux sur le milieu. « La pompe à chaleur a parcouru beaucoup de chemin depuis, sourit-il en déambulant au sein d’Eataly, le temple voué à la gastronomie transalpine. C’est un produit qui est en pleine croissance, notamment dans la construction neuve, mais elle ne représente qu’une part de marché encore très faible par rapport aux chaudières au gaz. »

En Belgique, 100.000 nouvelles chaudières au gaz sont installées chaque année tandis qu’on place 7.000 pompes à chaleur air-eau (qui produit l’eau chaude sanitaire en plus) et 11.400 pompes à chaleur air-air. La marge de progression est donc encore énorme et il n’est pas étonnant de voir un groupe comme Daikin investir énormément d’argent, de personnel et d’énergie dans le lancement d’un nouveau produit comme celui qui a été dévoilé dans le Piémont. « Nous informons les architectes, promoteurs et autres bureaux d’études pour leur expliquer les mérites d’une pompe à chaleur pour réchauffer et refroidir nos intérieurs car c’est une solution qui utilise l’énergie renouvelable et répond parfaitement aux normes énergétiques toujours plus drastiques, intervient notre spécialiste. Grâce à la PEB (NDLR : performance énergétique des bâtiments), il y a une vraie demande. Un des plus grands promoteurs wallons, Thomas et Piron pour ne pas le citer, l’utilise énormément dans ses nouvelles constructions. »

Pourquoi dès lors la pompe à chaleur se développe-t-elle encore très lentement dans nos foyers ? Même si elle consomme cinq fois moins qu’une chaudière au gaz, il y a tout d’abord son prix à l’installation, plus élevé car une pompe à chaleur comporte beaucoup plus de composants internes.

Il y a ensuite le prix de l’électricité pour la faire fonctionner, plus élevé que celui du gaz. « Aujourd’hui, le gaz est beaucoup moins taxé que l’électricité, soupire Lieven Verstaen. Il faudrait qu’on pense sérieusement à établir une parité entre ces deux énergies avec l’adoption d’une tax-shift dans les cinq années à venir. La France, par exemple, adopte un coût spécifique pour l’électricité utilisée par une pompe à chaleur. »

Malgré cette différence de traitement, le produit poursuit sa progression. La pompe à chaleur air-eau devrait connaître une augmentation de 20 % cette année. « Pour la pompe air-air, cela dépend du climat, souffle notre homme. Il faut compter une hausse de 5 à 10 % pour une année “normale” et entre 20 et 30 % en cas de canicule lors de laquelle nos ventes explosent instantanément ! »

Fort de son expérience, Daikin dégage aujourd’hui une image de qualité auprès du grand public mais celui-ci considère les produits du géant japonais chers. « C’est le prix à payer pour obtenir des produits d’une très grande technicité et hautement fiables, avoue Lieven Verstaen. Regardez le nouveau Stylish : c’est la combinaison parfaite entre le design japonais, la technologie et la compacité. Depuis une dizaine d’années, Daikin investit énormément dans le marketing et la communication. Rien que pour Daikin Europe, cela représente quelque 6 millions d’euros par an. Nous sommes à la recherche constante d’une plus grande connexion avec les gens, que ce soit à travers la radio, le web ou les autres moyens de communication. »

Comme chaque année à pareille époque, Lieven Verstaen et ses collègues misent beaucoup sur Batibouw pour donner un nouvel élan aux produits du groupe. Sur le stand du palais 12, le conditionnement d’air Stylish sera le produit-phare mais il ne sera pas le seul à être exposé et expliqué aux visiteurs, loin de là. « Pour nous, Batibouw est le seul salon auquel nous participons car il nous permet de montrer nos différents systèmes au client final », conclut-il.

 

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