Affaire Renaud Hardy : une actrice est convaincue qu'il a voulu la tuer
- Publié le 22-02-2018 à 13h06
- Mis à jour le 22-02-2018 à 19h43
L'actrice Veerle Eyckermans a été entendue jeudi devant les assises de Tongres dans le cadre du procès de Renaud Hardy. Celui-ci est notamment accusé de tentative d'assassinat sur la quinquagénaire. La victime se dit encore traumatisée et espère ne jamais voir son agresseur libéré. "Cet homme est un danger pour nous tous, mais également un danger pour lui-même", a-t-elle déclaré. Hardy s'est adressé à Veerle Eyckermans dans la foulée de son témoignage. "Madame Eyckermans, n'ayez pas peur, madame", a-t-il déclaré avant d'être rappelé à l'ordre par le président.
Jef Vermassen, conseil de l'actrice, a indiqué que sa cliente souffrait d'un stress post-traumatique. Elle a même renoncé à des rôles car elle ne voulait pas qu'Hardy puisse la voir à la télévision. Veerle Eyckermans est convaincue que l'accusé a voulu la tuer. "Cette force, cette intensité. Cette pulsion sur laquelle cela repose", a commenté Eyckermans, qui a réussi a échapper à son agresseur en criant. Un voisin avait été alerté par ses cris et l'avait retrouvée le visage en sang au pied d'un arbre où elle s'était réfugiée.
Renaud Hardy avait abandonné un bonnet chez la victime. Des traces ADN sur le couvre-chef avaient permis de le lier à la tentative d'assassinat.
L'avocat de Veerle Eyckermans a souligné le courage de la victime lors de son témoignage. Il a également rappelé qu'outre les dommages émotionnels, elle avait subi des dommages financiers notamment en raison des rôles refusés et de sa thérapie.
Au tribunal, un enquêteur raconte les enregistrements "extrêmement violents" tournés par le tueur en série Renaud Hardy
L'enquêteur Bart Marivoet a décrit oralement, jeudi matin, les extraits de la vidéo de l'assassinat de Linda Doms que le jury de la cour d'assises du Limbourg n'a pas visionnés.
Il semble que la victime était toujours en vie lorsque l'accusé l'a filmée. Renaud Hardy voulait probablement faire payer Linda Doms parce qu'elle avait refusé d'avoir une relation sexuelle avec lui, et non parce qu'elle l'avait appelé "Parkinsonneke", se moquant de sa maladie, comme il l'avait déclaré.
Mercredi, les jurés ont visionné deux des cinq extraits d'une vidéo de 40 minutes filmée par l'accusé. L'audience avait ensuite été interrompue en raison du caractère extrêmement violent de l'enregistrement.
Il restait par conséquent trois extraits qu'un enquêteur a décrits oralement ce jeudi.
Le premier dure environ 15 minutes et montre des images de piètre qualité. On peut toutefois y entendre une respiration haletante, appartenant "très probablement" à la victime, selon l'enquêteur Bart Marivoet. "Elle vivait donc toujours", affirme-t-il.
On y entend également la voix de Renaud Hardy qui s'adresse à la victime: "Linda Doms, la salope qui ne veut pas le faire avec moi", lui dit-il, entre autres. La respiration de la victime est encore perceptible peu de temps après, mais les images restent floues.
Les deux autres extraits durent à peine deux minutes. Le visage de Linda Doms apparaît clairement sur le premier, tandis que sa respiration se fait de plus en plus rare dans le second.