Un junior à la tête de l’orchestre Philharmonique royal de Liège (PORTRAIT)
- Publié le 22-02-2018 à 13h26
- Mis à jour le 05-03-2018 à 10h36
Le Hongrois Gergely Madaras, 33 ans, reprendra la phalange liégeoise en 2019. Rencontre. "Gergely n’est pas un jeune chef d’orchestre ; il est déjà, si jeune, un grand chef d’orchestre." C’est ainsi que Daniel Weissmann, directeur général de l’orchestre Philharmonique royal de Liège, présente celui qui en sera le directeur musical dès septembre 2019, pour un (premier ?) mandat de trois ans.
Né à Budapest en 1984, Gergely Madaras (prononcez Gergeï Madara) pratique la musique - les musiques - depuis l’âge de 5 ans, à la flûte, au violon, au pupitre de chef, à la table de compositeur, chez les Tziganes, dans les campagnes.
Aujourd’hui directeur de l’Orchestre de Dijon Bourgogne, et du Savaria Symphony Orchestra de sa Hongrie natale, il aura dirigé des dizaines de grands orchestres internationaux, fondé un festival pour jeunes compositeurs avec son épouse, la flûtiste Noemi Gyori, dirigé de nombreux opéras, assuré plus de 120 créations. Qu’est-ce qui l’a attiré à Liège ? "Si l’on peut dire, que l’orchestre de Liège ‘appartient’ à une ville et une région très riches du point de vue culturel et artistique, cet orchestre, de son côté, ‘possède’ une ville, c’est-à-dire un public nombreux, varié et fidèle. Le répertoire de l’orchestre s’inscrit dans la tradition franco-belge, élargie au répertoire allemand, grâce à Christian Arming, et je veux poursuivre cette tradition. Mais je veux aussi innover : tout comme la Hongrie, qui mélange les identités hongroises, slaves, russes, turques, arabes, etc., la Belgique présente un amalgame culturel passionnant, ouvert sur une dimension internationale."
Fan des réseaux sociaux, excellent communicateur, Gergely compte conquérir la jeune génération : "Nous devons exister pour elle, la séduire, être présent. Les réseaux sociaux font partie de la vie, évidemment, mais le plus important reste la connexion directe, durant le concert : le chef doit se retourner vers la salle, lui parler, expliquer son adoration pour les pièces qu’il dirige, transmettre des clefs." La musique, facteur d’intégration sociale ? "Savante ou populaire, elle est un langage universel et un programme d’orchestre de quartier fait partie de ma charte. C’est un grand travail, mais il ouvre des possibilités énormes. Et ce n’est pas une option, c’est un devoir."
La création fait aussi partie de l’ADN de l’orchestre : "C’est un focus primordial, que je compte développer, avec le soutien des musiciens de l’orchestre, à travers des commandes à de jeunes compositeurs. Et par rapport au public, tout est question d’équilibre et de communication… Je suis impatient !"
Bonne nouvelle : Gergely Madaras dirigera déjà l’OPRL le 28 février à 20h, dans un programme Ravel et Boesmans (dédoublé à Lille le 9 mars) ; et le 28 avril à 16h, avec Christian Arming, pour un passage de baguette symbolique.Martine D. Mergeay
Deux concerts dans l’immédiat : le 28 février à 20h et le 28 avril à 16h, avec passage de baguette entre Arming et Madaras