La vignette auto pourrait bientôt débarquer sur votre pare-brise : les trois régions veulent avancer
La Flandre et Bruxelles sont ouvertes à la demande de concertation que leur a adressée Di Antonio.
- Publié le 14-11-2018 à 06h50
- Mis à jour le 14-11-2018 à 07h40
La Flandre et Bruxelles sont ouvertes à la demande de concertation que leur a adressée Di Antonio. La vignette autoroutière fait figure de monstre du Loch Ness de la politique de mobilité. Les trois Régions y sont favorables, mais les préférences divergent. Il semble que la situation évolue lentement, mais sûrement. Car Carlo Di Antonio et Jean-Luc Crucke souhaitent avancer sur ce projet qui figure dans l’accord politique conclu le 21 janvier 2011 entre les Régions sur la réforme de la fiscalité routière.
Interrogé par Edmund Stoffels (PS), Carlo Di Antonio (CDH), ministre wallon de la Mobilité, a confirmé son souhait d’avancer vers un système de vignettes destiné aux véhicules légers (voitures, etc.) Un courrier a été envoyé, avec Jean-Luc Crucke (MR), ministre du Budget, à Ben Weyts (N-VA), ministre flamand de la Mobilité, et à Pascal Smet (SP.A), son homologue bruxellois, " en vue d’une concertation interrégionale relative à l’introduction d’un droit d’usage à la durée pour les véhicules légers".
En ce qui concerne la Wallonie, Di Antonio souhaite une vignette forfaitaire. Il compte s’inspirer de l’exemple allemand : une vignette autoroutière a été mise en place sur les autoroutes outre-Rhin en 2015. "La piste privilégiée est celle d’un système indolore et neutre pour les automobilistes. On diminuerait les montants de la taxe de circulation et, en compensation, ils devraient payer une taxe vignette. Son montant ne serait pas lié au nombre de kilomètres parcourus, pour ne pas pénaliser les habitants des zones rurales. "
L’objectif est de faire contribuer les étrangers qui empruntent nos routes sans les financer.
Quant à la Flandre , elle privilégie un modèle très différent, basé sur une taxe en fonction du nombre de kilomètres parcourus, proche de celui utilisé pour les camions. " Pour nous, il est essentiel que la redevance kilométrique soit un instrument axé sur la mobilité et qu’elle s’attaque aux problèmes de congestion ", assure le cabinet Weyts. " Cela ne peut être réalisé que via un système de prélèvement variable. Pour la mise en œuvre, nous sommes ouverts au dialogue avec la Wallonie et nous sommes heureux d’échanger les premières informations. "
De son côté, Bruxelles projette encore une autre vision. "Le ministre est favorable à une taxation sous une forme intelligente pour permettre à ceux qui n’ont pas d’alternative à la voiture de pouvoir continuer à l’utiliser. Mais, quand on entre dans la zone métropolitaine bruxelloise, faire payer ceux qui décideraient de ne pas prendre ces alternatives ", énonce le porte-parole de P. Smet. " La taxe pourrait être perçue via des boîtiers, avec les technologies actuelles, plutôt que sous forme de vignette. "
Reste à mettre tout ce petit monde d’accord...