"Il faut s'opposer à toute arrestation dans les crèches, les écoles, les centres culturels... subventionnés par la Fédération Wallonie-Bruxelles"
La députée Barbara Trachte (Ecolo) a déposé mardi une proposition de résolution visant à déclarer la Fédération Wallonie-Bruxelles "entité hospitalière"
- Publié le 20-02-2018 à 16h34
La députée Barbara Trachte (Ecolo) a déposé mardi une proposition de résolution visant à déclarer la Fédération Wallonie-Bruxelles "entité hospitalière"
Le 9 février dernier, sept sans-papiers ont été arrêtés à la suite d'une opération de police au sein de l'asbl Globe Aroma, un centre culturel flamand qui travaille avec des artistes migrants à Bruxelles. Cette action, régulière selon la police, a provoqué l'émoi au sein du monde culturel et syndical belge.
Pour éviter qu'une telle opération puisse être menée à l'avenir dans un lieu culturel subsidié par la Communauté française, la députée Ecolo Barbara Trachte a déposé mardi une proposition de résolution visant à déclarer la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) "entité hospitalière".
Elle invite ainsi le parlement francophone à s'opposer à toute arrestation dans les enceintes, aux alentours et sur le chemin des institutions organisées et/ou soutenues par la Fédération. C'est-à-dire les écoles, les crèches, les centres culturels, les théâtres, les maisons de jeunes, les musées, les organisations de jeunesse, les clubs sportifs...
Plus largement, le texte invite à mobiliser "les leviers précieux" dont dispose la FWB pour favoriser le vivre ensemble et assurer une intégration harmonieuse et respectueuse des migrants et réfugiés, "à commencer par les plus jeunes", insiste Mme Trachte.
Rôle fondamental
A l'image de la mobilisation des citoyens autour du sort de ces personnes, la Fédération wallonie-Bruxelles doit être exemplaire et tout mettre en oeuvre pour que l'ensemble des institutions qui relèvent de ses compétences deviennent des "entités hospitalières".
Concrètement, il s'agit d'encourager les universités, les Hautes écoles et les écoles supérieures des arts à accueillir les étudiants réfugiés et demandeurs d'asile. Cela veut aussi dire favoriser l'intégration des réfugiés qui étaient enseignants dans leur pays d'origine ou qui ont la capacité de devenir professeurs - ce qui pourra contribuer à répondre à la pénurie d'enseignants que connaît la Fédération. Cela signifie encore aider l'insertion de ces personnes dans le paysage culturel de la Fédération: bibliothèques, académies, maisons de jeunes...
"Ce serait permettre à la Fédération wallonie-Bruxelles de jouer son rôle fondamental d'éducation, d'ouverture à l'autre, d'émancipation de chacune et chacun, de prévention du repli sur soi et de l'intolérance", commente Barbara Trachte.
Annick Hovine